Détenu, major de promo et déclaré inapte

Reçu premier au concours d'aide-soignant, Jean-Pierre n'a pourtant pas obtenu de libération conditionnelle.
Reçu premier au concours d'aide-soignant, Jean-Pierre n'a pourtant pas obtenu de libération conditionnelle. © MAXPPP
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Reçu premier au concours d'aide-soignant, Jean-Pierre n'a pourtant pas obtenu de libération conditionnelle.

L'info. Jean-Pierre est incarcéré depuis sept mois à la maison d'arrêt d'Aurillac et espérait pouvoir sortir bientôt pour exercer son nouveau métier. Mais malgré son excellent résultat au concours d'aide-soignant, le juge des libertés et de la détention a refusé sa libération conditionnelle, rapporte La Montagne. Sa famille s'inquiète pour son avenir.

Deux ans de prison ferme. Jean-Pierre dort en prison depuis le 26 novembre 2012. Le quinquagénaire a été condamné à deux ans de prison ferme pour escroquerie, abus de confiance, travail dissimulé et falsification de chèques. Mais celui qui venait tout juste de retrouver l'amour a décidé de ne pas de laisser abattre.

19,5/20. Aidé de sa nouvelle compagne, il s'est plongé dans les livres derrière les barreaux. Objectif : passer le concours d'aide-soignant et recommencer une nouvelle vie. Et après des mois de révision, le résultat tombe : avec 19,5 de moyenne sur 20, Jean-Pierre se classe premier sur près de 400 candidats.

"Inapte" à la profession. Reste une barrière à lever, et non des moindres, sa sortie de prison. Aussitôt le résultat du concours connu, Jean-Pierre fait une demande de remise en liberté. Le parquet et le service pénitentiaire d'insertion et de probation appuient sa démarche. Mais le juge des libertés et de la détention (JLD) s'y oppose. Motif ? Un certificat médical du médecin de la prison le déclare "inapte" à exercer la profession d'aide-soignant.

"On nous dit que c'est un escroc". C'est le coup de massue pour la compagne de Jean-Pierre. "En gros, on nous dit que Jean-Pierre est un escroc et qu'un escroc ne peut pas être en contact avec des petites mamies vulnérables", regrette-t-elle dans les colonnes de La Montagne. Son avocat aussi dénonce la décision du JLD. "Son projet est ultra-cohérant et lui permettra d'indemniser ses victimes", plaide-t-il. Me Portejoie assure par ailleurs qu'un autre certificat médical déclare Jean-Pierre apte à la reconversion.

Début des cours le 2 septembre. La rentrée à l'école d'aides-soignants aura lieu le 2 septembre prochain. Jean-Pierre espère bien pouvoir sortir d'ici là pour commencer sa formation. Son avocat a donc écrit au procureur général pour que le dossier de son client soit réexaminé pendant l'été.