Des bouts de sonde oubliés dans ses artères

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Frédéric Frangeul avec AFP , modifié à
Un Savoyard a été opéré pour se faire retirer des morceaux de métal oubliés lors d’un examen médical.

L’INFO. Le patient d’un chirurgien de l’hôpital d’Annecy a récemment dû se faire opérer en urgence à Lyon après la découverte de morceaux de sondes coincés dans ses artères. Ces corps étrangers, malencontreusement oubliés par un médecin à la suite d’une coronarographie passée durant l’été 2012, menaçaient la vie de Nouredine Lameche, comme le rapportait dimanche Le Dauphine libéré.

Un examen banal. Les faits remontent au 5 juillet 2012. Lors d’un examen destiné à surveiller l’état du cœur de Nouredine Lameche, un médecin de l’hôpital d’Annecy retire une sonde, longue d’environ 30 cm, et ne s’aperçoit pas qu’il en manque une partie. "Au bout de deux ou trois mois, j'ai commencé à sentir des fourmillements dans le bras, des picotements dans le cerveau et j'avais aussi du mal à dormir. J'ai d'abord mis ça sur le compte de mon âge", a raconté le Savoyard de 49 ans.

Des conséquences potentiellement dramatiques. Nouredine Lameche, un pisteur-secouriste de 49 ans, décide alors de consulter un angiologue qui lui fait passer une échographie. "Et là, surprise! C'est quelque chose qu'il n'avait jamais vu auparavant : une sonde cassée en six morceaux", a expliqué le patient.

Trois morceaux toujours présents. Face au risque d’accident vasculaire-cérébral lié à la remontée progressive des morceaux de métal vers le cerveau, Nourredine Lameche a été opéré le 11 avril dernier au CHU de Lyon. Les médecins lui ont retiré trois morceaux de longs de sept, six et trois centimètres.  Mais trois autres morceaux de sonde sont toujours coincés dans son bras, son épaule et le bas de son cou.

Des douleurs persistantes. "J'ai toujours des insomnies et j'ai encore très mal au cou", témoigne Nouredine Lameche qui a une cicatrice de 10 cm à la carotide. En accord avec ses médecins, il doit décider "dans deux ou trois mois" s'il peut se faire opérer à nouveau pour retirer le reste de la sonde.

Une demande d’indemnisation. L'hôpital va s'attacher "à identifier les causes du problème dans les meilleures conditions possibles", a fait savoir Serge Bernard, directeur du centre hospitalier de la région d'Annecy. De son côté, Nouredine Lameche attend désormais des excuses de chirurgien à l’origine de sa mésaventure. Il a entamé une négociation à l’amiable avec l’hôpital d’Annecy pour obtenir un dédommagement.