Coup de filet chez les apprentis pirates informatiques

© Gendarmerie nationale
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Guillaume Biet avec
Six Français, dont de très jeunes mineurs, ont été interpellés dans le cadre d'une vaste opération menée dans toute l'Europe.

C'est un mot qui fait frémir tout utilisateur d'Internet : le cheval de Troie. Ces virus permettent à des pirates de s’introduire à distance dans votre ordinateur. Un vaste coup de filet, dans sept pays d'Europe, vient de déboucher sur l’interpellation d’une quinzaine de suspects, qui utilisaient ce procédé. En France, les victimes se comptent par dizaines. Six suspects français ont été arrêtés. Ils sont âgés de 12 à 35 ans.

Entre 40 et 200 euros le kit pour apprenti pirate. Plusieurs mineurs se retrouvent en effet mis en cause dans cette affaire. Et pour cause : ces jeunes pirates n’ont pas eu besoin d’être des génies de l’informatique. Ils ont simplement acheté ces virus en ligne, sous forme de kit prêt à l'emploi, pour des prix allant de 40 à 200 euros. Ils ne leur restaient ensuite qu'à envoyer un courriel piégé, avec le virus en pièce jointe. Le cheval de Troie se lance et se déploie ensuite tout seul, en générant à chaque fois une forme de virus propre pour mieux tromper les antivirus.

Ils encourent jusqu'à 5 ans de prison. "Les délinquants supposés se contentaient soit d'espionner, ce qui est déjà quelque chose de grave, soit de collecter des informations personnelles et de les réutiliser, comme des numéros de carte bancaire par exemple", explique à Europe 1, le colonel Eric Freyssinet, chef de la division de lutte contre la cybercriminalité de la gendarmerie nationale. Espionnage grâce aux webcams, récupérations de coordonnées Paypal, permettant de régler des achats en ligne… Les six suspects français risquent jusqu'à 5 ans de prison. A l'issue des auditions et perquisitions, aucune poursuite n'a pour l'heure été engagée à leur encontre.

Comment se prémunir ? "On se rend parfois compte que l'on est touché, avec le démarrage de sa webcam, ou la détection par son antivirus", explique encore le colonel Freyssinet. "Pour se prémunir contre ce type de virus, le plus important est d'avoir un ordinateur et un antivirus qui soient à jour. On peut également s'informer", prévient-il.   Pour cela, le gendarme conseille aux internautes de consulter fréquemment le site antibot.fr. Ce portail officiel distille une multitude de conseils de sécurité. Mais la meilleure arme pour se défendre contre les pirates, reste d’être très prudent. Il faut ainsi éviter d'ouvrir les fichiers envoyés par des inconnus et ne pas cliquer sur des liens qui vous paraissent suspects.