Corse : un couple de Continentaux séquestré

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avec Jean Sébastien Soldaïni, correspondant en Corse, et AFP , modifié à
Un commando du FLNC a fait sauter leur villa jeudi, en pleine visite de Michel Mercier à Ajaccio.

Michel Mercier était venu pour visiter les prisons corses et exhorter les magistrats au "courage" et à la "détermination". Mais le ministre de la Justice a dû changer son emploi du temps, suite à un attentat et à la séquestration d’un couple de Continentaux, dans leur villa près d’Ajaccio.

Le ministre s’est rapidement rendu sur place jeudi après-midi, dans le hameau de Costi-di-Villanova, à 15 km au nord d'Ajaccio. Il était accompagné notamment du préfet de région, des plus hauts représentants de la justice, de la police et de la gendarmerie corse, et de plusieurs élus, dont le député-maire d'Ajaccio. "Je suis venu soutenir les victimes. […] Nous mettrons tout en oeuvre pour retrouver les auteurs. Notre détermination est calme et sereine", a déclaré Michel Mercier à la presse.

Ils devaient pendre leur crémaillère

Le couple de propriétaires, originaires de Marseille et installés depuis seulement trois mois, devaient pendre la crémaillère jeudi soir. Ils ont raconté au garde des Sceaux avoir été bâillonnés et ligotés par une dizaine de personnes cagoulées et armées, qui ont fait exploser une charge reliée à au moins une bouteille de gaz à l'intérieur.

Peu avant midi, le couple rentre d'une matinée de courses. "Nous étions arrivés depuis cinq minutes quand une dizaine de personnes encagoulées ont pénétré dans notre salon, nous menaçant avec des armes", a expliqué Jean-Pierre Moulon, 56 ans, propriétaire de cette villa à un étage avec vue sur la mer. "On a essayé de s'expliquer mais ils ne voulaient rien entendre", a-t-il confié à Europe 1. "Je pensais que cela ne m'arriverait jamais", a-t-il ajouté.

La villa a volé en éclats

Sa femme et lui, bâillonnés par le commando, et "les bras attachés avec du scotch", ont ensuite été emmenés en voiture, sous la menace d’armes. Ils ont été relâchés un peu plus tard, sur la route.

Mais pendant ce temps, la maison, qui venait juste d’être construite, explosait : les baies vitrées ont volé en éclats, l’intérieur et le toit ont été dévastés. Une autre charge a d’ailleurs été neutralisée par les démineurs de la police, juste avant l’arrivée de Michel Mercier.

L’attentat a été revendiqué par le Front de libération nationale de la Corse. A la peinture noire, sur un mur de la villa, un graffiti proclame, en langue corse : "Liberté pour les patriotes, Solution politique". Avant de relâcher leurs victimes, le FLNC leur a ordonné de quitter l'île de Beauté.