Ces médecins "mercenaires" qui ruinent les hôpitaux

Le député Olivier Veran remet mardi son rapport sur le scandale des "mercenaires hospitaliers".
Le député Olivier Veran remet mardi son rapport sur le scandale des "mercenaires hospitaliers". © Maxppp
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avec Sandrine Prioul , modifié à
INFO E1 - Les 6.000 intérimaires hospitaliers coûteraient 500 millions d'euros à la Sécurité sociale. Un rapport est remis mardi sur le sujet.

Le rapport. Ils couteraient 500 millions d’euros par an à la Sécurité sociale. Le député Olivier Veran remet mardi son rapport sur le scandale des "mercenaires hospitaliers". Selon le document, qu'a pu consulter Europe1, 6.000 de ces praticiens hospitaliers remplaçants profitent de la pénurie de professionnels pour se vendre à l’hôpital le plus offrant. Certains se font des fortunes, et le rapport propose de plafonner le montant de leurs rémunérations.

>> Pour se faire une idée du phénomène, Europe1 est allée dans l’un des hôpitaux les plus concernés par cette pratique, à Saint-Gaudens, en Haute-Garonne

"Des compétences souvent très limitées". Avec neuf malades en réanimation à surveiller continuellement, le service de désemplit pas. Pourtant, les soins sont effectués par des médecins remplaçants. "Je suis la seule médecin titulaire. Il y a 25 gardes par mois assurés par des remplaçants", raconte ainsi au micro d'Europe 1 Marie-Cécile, anesthésiste qui organise les gardes.

"La pénurie est telle que l'hôpital se tourne vers de couteux intérimaires. J'ai connu ça pendant un an et demi. N'importe qui arrivait pour prendre la garde, des gens dont on ne connaissait pas du tout les compétences, souvent très limitées d'ailleurs", déplore Marie-Cécile. "C'est très difficile de suivre le patient. Je ne travaillais pas du tout en sécurité", renchérit-elle.

1.350 euros pour une garde de 24h. Aujourd'hui, l'anesthésiste a réussi à organiser un réseau d'intervenants plus fiables, mais cher. Paul, par exemple, a demandé 1.350 euros pour une garde de 24 heures.  "La pénurie est telle que l'on peut doubler  son salaire sans doubler son temps de travail", confie ce dernier à Europe1.

"On est dans un cercle infernal. Les tarifs ne cessent d'augmenter et on n'en voit pas la fin. À un moment le législateur doit dire stop", réclame pour sa part Nicolas, un cadre de l'hôpital, qui s'inquiète du poids financier de ces intérimaires (250.000 euros de débords par an, selon lui). Ce dernier demande ainsi une augmentation de tous les salaires de l'hôpital, pour le rendre plus attractif.