Calais : dans le quartier de Chloé, l'émotion des riverains

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Lionel Gougelot avec Chloé Pilorget-Rezzouk , modifié à
REPORTAGE - Après l'enlèvement et le meurtre de la petite Chloé, l'émotion dans le quartier de la petite fille est considérable. Les habitants témoignent.

Depuis que le corps de l'enfant a été retrouvé, mercredi vers 17h15, seulement deux heures à peine après son enlèvement, les habitants du quartier du Beau-Marais, à Calais, sont choqués. Ici, tout le monde connaissait la petite Chloé et sa famille.

"Impensable". Les riverains sont sidérés qu'elle ait pu être ainsi enlevée en plein jour : " Tout le monde est consterné. Tout le monde se dit : 'ce n'est pas possible, cela ne peut pas arriver'. La maman s'occupait vraiment de ses enfants, c'est vraiment un instant d'inattention", "témoigne, abasourdi, l'un des habitants du quartier auprès d'Europe 1. "En plus, là, avec le beau temps, tout le monde était sorti, tous les enfants étaient dehors… C'est impensable, " poursuit-il. Un autre, choqué, semble réaliser : "En sachant que c'est la petite gamine d'une classe de ma fille… Cela aurait-pu être ma fille."

"Ma fille jouait avec cette gamine, elle est traumatisée".  Un sentiment d'inquiétude partagé par une mère de famille, résidente du quartier : "Franchement, ça fait peur. On ne peut plus laisser sortir nos enfants. Moi, ma fille, je vais le dire franchement, elle ne sortira plus." Sa fille était justement en train de jouer avec la petite Chloé, vers 15h30 mercredi, lorsque celle-ci a été enlevée. "Elle est traumatisée de voir ce qui s'est passé : elle me dit 'ça aurait pu m'arriver maman'. Que voulez-vous que je réponde à une enfant qui à dix ans ? Parce que si jamais je l'avais laissée toute seule, oui, il aurait aussi bien pu prendre ma fille", confie-t-elle, bouleversée.

Un soutien psychologique pour les camarades de la petite victime. Des professionnels du soutien psychologique sont arrivés, jeudi matin, à l'école du quartier, où était scolarisée Chloé, en classe de CE2. La priorité est en effet d'encadrer tous ces enfants, la plupart au courant du drame, et dont certains ont même assisté à l'enlèvement de leur amie, mercredi après-midi. Les faits se sont en effet déroulés à quelques dizaines de mètres à peine de cette école Chateaubriand. La tâche de la cellule psychologique qui a été mise en place va donc être de rassurer ces enfants. Des équipes de l’hôpital sont sur place et vont prendre en charge, toute la journée, les élèves ainsi que leurs parents, s'ils le souhaitent. Cette mesure, qui a été organisée à la demande de la maire de Calais, Natacha Bouchart, restera en place le temps qu'il faudra.

Mais au-delà du quartier, c'est toute la ville de Calais qui est touchée par le drame. L'édile UMP, Natacha Bouchart, a annoncé qu' une marche blanche se tiendrait jeudi soir, à partir de 18 heures, à la mémoire de la petite fille.

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