Bisbilles chez les truands

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Hélène Favier , modifié à
Un homme se vante d'être le cerveau du "casse du siècle", attribué en 1976 à Spaggiari.

"Sans armes, ni haine, ni violence"... Cette inscription a longtemps été la seule chose que les auteurs du "casse du siècle" avaient laissé, en juillet 1976, après avoir vidé les coffres de la Société générale de Nice. Un casse attribué à Albert Spaggiari, présenté comme le cerveau de l'affaire.

Mais samedi, dans les colonnes du JDD et dans un livre qui vient de sortir en librairie, un homme -se présentant comme le véritable leader du casse - détaille, plus de trente après les faits, l'organisation de ce spectaculaire cambriolage, qui avait à l'époque défrayé la chronique :

Amigo vs. Spaggiari

Sous le pseudonyme d'"Amigo", l'homme explique en effet qu'Albert Spaggiari était juste un informateur et qu'il n'a pas participé au creusement du tunnel et n'y est descendu que le dernier soir.

"J'ai toujours eu du respect pour Spaggiari, mais il n'a été qu'un indicateur", ajoute-il. "Amigo" avance même dans le Journal du Dimanche avoir lui-même écrit la célèbre phrase prêtée à Albert Spaggiari : "Sans arme, ni haine, ni violence."

25 millions d'euros envolés

En juillet 1976, 317 coffres de la Société générale de Nice furent vidés en un week-end après le creusement d'un tunnel de huit mètres entre les égouts et la salle des coffres. 317 coffres furent vidés pour un butin de 46 millions de francs de l'époque, soit 25 millions d'euros.

Appréhendé en 1977 pour avoir conçu et organisé le casse, Albert Spaggiari s'était évadé cinq mois plus tard du bureau du juge d'instruction, au palais de justice de Nice. Ancien soldat de la guerre d'Indochine, partisan de l'OAS, écrivain et photographe, il narguera la police française durant sa cavale qui durera jusqu'à sa mort, en juin 1989 en Italie, devenant une "légende", surtout des milieux d'extrême droite.

Pas "un casse politique"

"Amigo" affirme que le "casse", en dépit de son côté "espiègle" - le commissariat se trouvait à 100 mètres de là - n'avait aucun mobile politique. "On était des voleurs, on cherchait des occasions de voler", lance-t-il laconiquement.

Selon lui, le groupe de voyous marseillais qui a réalisé l'opération a laissé Albert Spaggiari s'en attribuer la gloire car cela permettait d'écarter les soupçons des policiers.

Selon le JDD, d'autres livres écrits par d'autres complices sont prévus pour l'automne.