Auxerre : la grand-mère a été étouffée

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avec Walid Berrisoul et AFP , modifié à
La mère et ses deux filles ont été poignardées. Le père, qui s'est suicidé, est soupçonné.

La piste du drame familial se précise. Cinq membres d'une même famille ont été retrouvés morts à leur domicile à Auxerre, dans l'Yonne. Le père s'est suicidé. Ses deux filles de 7 et 10 ans, sa femme et sa belle-mère ont été eux découverts sans vie, dans différentes chambres de l'habitation.

"Les fillettes et l'épouse portent des traces de coups de couteau dans des régions vitales du corps", indique Marie-Eugénie Avazeri, vice-procureur de la République d'Auxerre, précisant que la grand-mère maternelle des deux enfants avaient quant à elle été étouffée. Le père a été retrouvé pendu. Il avait mis en place un mécanisme de pendaison, confortant la thèse d'un drame familial planifié.

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"Le boulot me pèse un peu"

L'autopsie des cinq corps était toujours en cours mercredi en fin d'après-midi, afin de retracer le plus précisément possible la chronologie des faits, qui remonteraient au week-end dernier, pendant la nuit, vraisemblablement pendant que la famille dormait. "L'enquête pourra être longue", prévient Marie-Eugénie Avazeri.

"L'hypothèse privilégiée est celle d'un drame familial", le père ayant vraisemblablement tué sa famille avant de mettre fin à ses jours, a déclaré une source proche de l'enquête. Quelques jours avant les faits, il aurait dit à son frère : "le boulot me pèse un peu". Interrogés, ses employeurs et ses collègues ont toutefois assuré qu'il ne posait aucun problème et n'était pas menacé de licenciement.

Le frère donne l'alerte

L'alerte a été donnée par son frère qui a découvert le père, dans le garage, en se rendant sur place. Après la découverte des pompiers dans la soirée vers 20 heures, les enquêteurs de la police ont investi les lieux dans la nuit et l'enquête a duré toute la nuit. Mercredi matin, vers 7 heures, les enquêteurs étaient toujours sur place.

Un large périmètre de sécurité a été mis en place autour du domicile, doublé de véhicules de police orientant leurs phares en direction des journalistes afin d'empêcher toute prise de vue. Des draps ont ensuite été tendus vers 2 heures du matin afin d'empêcher tout cliché de l'évacuation des corps dans ce quartier résidentiel de la préfecture de l'Yonne, composé de maisons individuelles.

Derrière leurs rideaux, les voisins des victimes sont sous le choc. "C'est catastrophique, on n'a pas dormi cette nuit", témoigne Béatrice au micro d'Europe 1. "Je pense à ces enfants, je pense à la famille qui doit être complètement désarmée", ajoute-t-elle, encore sonnée. Si elle n'avait pas de contact régulier avec la famille, elle voyait souvent de chez elle les deux filles faire du trampoline dans leur jardin.