Arras : l'agresseur interné d'office

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avec AFP , modifié à
Il a agressé vendredi plusieurs personnes dans la mosquée, faisant un mort et un blessé.

Quelques heures après l'agression meurtrière de la mosquée d'Arras, l'auteur présumé des faits a été placé d'office en hôpital psychiatrique dans la nuit de vendredi à samedi, a-t-on appris de source judiciaire. L'homme, qui "fréquente de temps en temps" le lieu de culte selon des fidèles de la mosquée, a tué un fidèle de 73 ans et en a blessé grièvement un autre avec une batte de base-ball.

Agé de 32 ans, considéré comme déséquilibré, il "a été placé assez rapidement" en hôpital psychiatrique après son interpellation et son placement en garde à vue, et n'a par conséquent "pas été entendu" par les policiers, a déclaré Brigitte Lamy, le procureur de la République de Béthune.

"C'est une personne malade"

Le blessé, transporté vendredi au CHU de Lille, restait samedi dans "un état grave mais stationnaire", selon la préfecture du Pas-de-Calais. Il est toujours dans un état critique, toujours dans le coma", a indiqué pour sa part Mohammed Messaoudi, président de l'association qui gère la mosquée Annour d'Arras. Selon ce dernier, l'agresseur présumé était "venu à la prière du matin hier (vendredi) mais était dans un état normal".

"Il a quitté l'hôpital il y a deux ou trois semaines et sa mère avait demandé son internement. Il vivait seul, ne travaillait pas, on ne pouvait pas savoir s'il prenait ses médicaments. C'est une personne qui est malade, qui a déjà agressé l'église, deux autres mosquées", a-t-il ajouté. "Une cellule d'aide psychologique a été activée dès (vendredi) soir afin d'accompagner au mieux les familles dans ces instants tragiques", a par ailleurs indiqué dans un communiqué le maire d'Arras, Frédéric Leturque.

Samedi matin, Mohammed Moussaoui, le président du Conseil français du Culte musulman (CFCM) s'est posé la question du suivi psychiatrique en France. "Nous espérons que ce drame attirera l'attention des pouvoirs publics sur les nombreuses personnes qui ont des problèmes psychiatriques ainsi que sur leur suivi qui reste dans certains cas insuffisant pour prévenir ce genre de drames", a déclaré samedi Mohammed Moussaoui. "Nos pensées vont vers les victimes et leurs familles, mais aussi vers l'auteur et sa famille. Ce drame va aussi avoir un impact sur sa vie et celle de sa famille", a conclu le président du CFCM.