Accident A7: la thèse de la fugue écartée

© Maxppp
  • Copié
avec AFP , modifié à
L'enquête n'a toujours pas établi la raison de la présence des trois sœurs fauchées sur l'A7.

Les trois sœurs n'avaient pas fugué. Trois jours après la mort de trois jeunes sœurs originaires de Marseille, vendredi en pleine nuit sur l'autoroute A7, l'enquête avance même si le mystère demeure toujours sur les raisons précises de leur présence sur les lieux.

"Nous n'avons aucun élément qui permette d'expliquer ce qu'elles faisaient à cet endroit précis, mais nous n'allons pas dans le sens de la fugue", a déclaré le procureur de la République de Valence, Antoine Paganelli. Selon lui, les trois sœurs devaient se trouver sur l'autoroute car elles pensaient "arriver plus rapidement à Marseille", peut-être en faisant du stop.

Peu avant minuit vendredi, Carmen, 12 ans, Charlotte, 13 ans et Victorine, 19 ans, marchaient seules sur l'autoroute A7, à hauteur de Saint-Paul-Trois-Châteaux, dans la Drôme. Un patrouilleur de la société d'autoroute a expliqué avoir parlé aux filles avant l'accident, soulignant qu'elles avaient refusé d'obéir à sa demande de se mettre derrière les glissières de sécurité et qu'il avait averti les gendarmes. Elles ont ensuite été percutées par plusieurs véhicules alors qu'elles traversaient la voie rapide.

Débarquées du train, faute de billet

Peu avant le drame, les trois jeunes femmes avaient été vues à bord d'un train en direction de Marseille d'où elles avaient débarquées, faute de billet, en gare de Pierrelatte, à une quinzaine de kilomètres du lieu de l'accident. Une thèse confirmée par la SNCF qui a ouvert une enquête. "Trois jeunes filles ont bien été contrôlées sans billet dans un train parti de Lyon à 19H20 en direction de Marseille, en gare de Pierrelatte où on leur a demandé de descendre", a confirmé lundi matin la compagnie ferroviaire.

Après l'accident, aucun papier d'identité n'avait pu été retrouvé sur les victimes. Seul un téléphone portable a été découvert à proximité. Grâce à lui, des membres de la famille avaient pu être contactés.

La thèse des SMS "amoureux" jugée "farfelue"

Concernant les appels téléphoniques que les filles auraient passé et les SMS dits "amoureux" envoyés, le procureur a précisé n'avoir "aucun élément pour confirmer cela". "Nous avons bien le téléphone mais pour l'heure, rien n'a été constaté. Dès le premier jour, nous avons écarté la thèse de la fuite amoureuse. Cela est farfelu."

Une plainte contre la SNCF devrait être déposée pour "non-assistance à personne en danger" par l'avocat des trois oncles des victimes, Gilbert Collard. "Cette plainte a pour but de mettre en cause l'agent de la SNCF et la compagnie ferroviaire qui auraient dû, s'agissant de personnes sans titre et sans papier d'identité, informer la police, d'autant qu'on avait affaire à des gens mineurs", a-t-il précisé.