A 12 ans, au volant, pour reconduire son père

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avec Pierre de Cossette , modifié à
L'enfant ramenait la voiture au domicile familial. Son père, ivre, était assis à côté de lui.

A 12 ans, la police lui a notifié son premier rappel à la loi. Un enfant a été contrôlé, samedi, en train de circuler au volant d'une voiture à Lèves, dans l'Eure-et-Loir. L'enfant était en train de ramener la voiture au domicile familial. A ses côtés : son père, ivre, assis sur le siège passager.

"Un gamin qui ne touche pas les pédales"

Lors d'une patrouille, des policiers ont d'abord été intrigués par la conduite lente et hésitante du conducteur de la voiture, dans cette commune de l'agglomération de Chartres vers 23 heures. "C’est une patrouille de nuit, qui à un moment donné, aperçoit un véhicule au bout d’une rue. Le véhicule cale, redémarre. Il est au milieu de la chaussée", a raconté au micro d'Europe 1 le commissaire Patrick Ménier, directeur de la sécurité publique d'Eure-et-Loir.

Les policiers ont alors fait stopper le véhicule, une Renault Super 5 avec une boîte de vitesse manuelle, et contrôlé le conducteur qui n'était autre que l'enfant âgé de 12 ans. "Là, ils découvrent non pas quelqu’un qui est en difficulté mécanique mais un gamin pas très grand, qui ne touche pas les pédales. Et qui, manifestement, n’a pas l’âge pour pouvoir conduire un véhicule", a expliqué le commissaire Patrick Ménier.

Le père pourrait perdre son emploi

Son père a été contrôlé avec 1,2 gramme d'alcool par litre de sang. "Selon les explications du père, il était au volant parce que le fils, à 23h00, un samedi soir, comme par enchantement, avait envie d’apprendre à conduire", a raconté Patrick Menier, avant de prévenir : "les enquêteurs ne sont pas dupes. Sachant qu’il est de profession chauffeur poids-lourd, il sait parfaitement ce à quoi il s’expose si jamais il est contrôlé en état d’alcoolémie au volant".

Le père a été placé en garde à vue au commissariat de Chartres, et son permis lui a été retiré. Mais "il ne perd pas que son permis", a indiqué le commissaire Patrick Ménier. "Très probablement, il perd son emploi. Et nous n’avons pas de doute sur le fait qu’il a pris la décision à un moment donné de se faire ramener chez lui par le gamin".