Le journal de l'économie d'Axel de Tarlé

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La fin du feuilleton Opel : Angela Merkel a décidé ce week-end de vendre la marque allemande au Canadien Magna. Mais, en fait, derrière cette offre canadienne se cache la main des Russes.

En fait, sans qu'on le dise vraiment, ce week-end, Opel est devenu russe.

Petit retour en arrière : Opel est la filiale européenne de General Motors. Or, l'Américain, c'est connu, est en pleine déconfiture et cherche donc, à revendre sa filiale allemande. Deux repreneurs se présentent. Fiat et l'équipementier automobile canadien Magna. Vendredi, Fiat jette l'éponge et donc, sans surprise, samedi matin, Opel est vendu au Canadien Magna.

Bon, il faut être honnête, personne n'avait jamais entendu parler de Magna en Europe. Magna est présent en Amérique du Nord, ou il fabrique des systèmes de climatisations automobiles. Mais, on peut se demander si, effectivement, cette société canadienne n'a pas servi de simple carte de visite. En tous les cas, si on regarde le détail de l'opération, Magna s'est associé avec des Russes, la plus grosse banque de Russie, SberBank, évidemment très proche du pouvoir. Et les Russes auront le pouvoir chez Opel. Au terme de l'opération, ils détiendront 35 % d'Opel, contre 20 % pour Magna. Donc, plutôt que d'une reprise canadienne, si on regarde bien, Opel a été vendu, ce week-end à la première banque de Russie.

En fait, en reprenant Opel, les Russes rêvent secrètement de recréer, en Russie, un grand constructeur automobile national.

Car cette banque russe, désormais propriétaire d'Opel, s'est elle-même associée avec le constructeur automobile russe Gaz, qui fabriquait (et fabrique toujours) la berline Volga, qui était la voiture officielle du pouvoir, du temps des Soviétiques mais qui, naturellement, a un peu vieilli aujourd'hui. Et donc, l'idée, c'est d'utiliser la technologie d'Opel pour ressusciter la Volga. D'ailleurs, les Russes ne s'en cachent pas : "Nous sommes intéréssés par le fait que l'acquisition d'Opel puisse aider à restructurer l'industrie automobile de la fédération de Russie" a déclaré ce week-end le patron de la banque Russe, Sberbank.

Finalement, cette affaire Opel est un signe de plus du rapprochement économique entre Berlin et Moscou. Dans le nucléaire, Les Allemands de Siemens viennent de se marier avec les Russses de Rosatom. Et dans l'automobile, maintenant, Opel est devenue ce week-end la première marque automobile germano-russe.