La revue de presse de Michel Grossiord

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Un lâcheur et un lâché à la Une de la presse

Le Figaro n’a pas eu l’audace d’Aujourd’hui Sport, même si ces deux quotidiens évoquent ce matin un départ...

Celui de Daniel Bouton de la Société Générale, et celui d’Eric Gerets de l’OM. Aujourd’hui Sport publie à la une une photo de l’entraîneur tirant sur un cigare et vautré sur une montagne de liasses de billets de banque, des grosses coupures de 100 euros ! Photo... montage ! Gerets affirme dans La Provence sur la tête de ses deux enfants qu’il ne part pas pour des raisons financières (il estime avoir perdu la confiance de Robert Louis-Dreyfus, le principal actionnaire de l’OM). Sur la première page du Figaro, sobre photo du président de la Société générale accoudé à un fauteuil. C’est lui-même qui annonce les raisons de sa démission, "je suis devenu la cible d’attaques incessantes qui me sont devenues insupportables". Il s’exprime sur la crise financière, ne rougit pas de son bilan. Mais on guette l’ultime question : à combien s’élèvent vos indemnités de départ ? - Zéro ! Zéro plus... le montant des stock-options engrangé l’été dernier (plusieurs millions d’euros) et la perspective d’une "retraite en or", comme le disait Le Figaro il y a quelques semaines lors de la révélation des sommes provisionnées par la banque pour son futur ex-président : 730.000 euros par an. Si Eric Gerets passe pour un "lâcheur" aux yeux des confrères d’Aujourd’hui Sport, Daniel Bouton faisait figure de "lâché" depuis déjà un certain temps. Depuis l’affaire Kerviel. Le Figaro rappelle la phrase prononcée alors par Nicolas Sarkozy : "Quand le président d’une entreprise connaît un sinistre de cette ampleur et n’en tire pas les conséquences, ce n’est pas normal". Mais ce matin Le Canard Enchaîné rapporte une autre sortie du chef de l’Etat, plus récente. Lundi, le jour où Libération imputait à la Société Générale une perte sur les marchés spéculatifs de 5 milliards au moins. "Quelques types, se serait-il écrié devant ses conseillers, jettent l’opprobre sur l’ensemble des pdg par leur arrogance et leur voracité. Daniel Bouton en est l’archétype. Si on doit arriver à faire une loi pour mettre un terme à ces scandales des rémunérations, on l’appellera la loi Bouton. C’est comme ça qu’il restera dans l’Histoire." Il manque l’information principale à La Tribune, l’annonce de la démission, mais ce journal économique consacre une page à l’ambiance interne à la Société Générale. Quelque chose s’est cassé. La dernière polémique sur l’attribution de stock-options a fini par déliter l’esprit de corps propre à la banque. "Aujourd’hui, les salariés ont honte de Daniel Bouton face aux récriminations de la clientèle, confie Thierry Pierret, représentant national CFDT au sein du groupe. Ils n’attendent qu’une chose : qu’il parte."

La presse fait d’autres révélations avec son palmarès des députés les plus absents.

Combien sont-ils ceux que L’Express appelle "les fantômes du Palais Bourbon" ? Entre 60 et 80 selon l’hebdo. 115 d’après Le Parisien qui prend en compte le nombre de rapports et d’interventions en séance et en commission des élus. 6 députés PS et UMP ne se sont jamais fait remarquer de la sorte en deux ans : Laurent Cathala, Guy Chambefort, Albert Facon, Franck Marlin, François Xavier Villain, Maryse Joissains-Masini. On dirait un appel mais personne ne répond présent ! (Le Parisien épingle des noms connus : Christian Estrosi, François Baroin, Jack Lang...) Maryse Joissains, également maire d’Aix en Provence, convaincue qu’elle perd du temps sur les bancs de l’hémicycle, assume : je viens une fois par mois. La Croix estime que les absents n’ont pas toujours tort : beaucoup de parlementaires, noyés sous une inflation de lois, se disent en proie "au mépris du gouvernement" qui détricote systématiquement leurs amendements pour des raisons politiques.

On savait que la délation fonctionnait toujours dans notre pays (le fisc en tire avantage).

Mais il paraît, d’après Auto Plus, que la gendarmerie et la police sont de plus en plus sollicités. Enquête faite, un coup de fil pour dénoncer un fou du volant, les gendarmes donnent rarement suite. En revanche, quand il s’agit de signaler une voiture mal garée, les policiers marchent 6 fois sur 10 (PV assuré et rapide). Record : les assurances à qui on balance un voisin qui a brûlé sa voiture. 9 fois sur 10, ils répondent à la missive, pressées d’en savoir plus. Un titre, celui du Canard Enchaîné : Exclusif : le pape Benoît XVI : "Le port du masque aggrave la grippe porcine !"