La chronique développement durable de Brigitte Béjean

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Mais de quoi meurent donc les abeilles ? C'est le sujet de la chronique développement durable de Brigitte Béjean. Dans Europe 1 Matin avec Marc-Olivier Fogiel.

Le monde entier est concerné par la surmortalité des abeilles, qui nous sont indispensables, car elles pollinisent de nombreux végétaux. Plusieurs cas suspects, en France, ce printemps, dont le cas de ce jeune apiculteur de Loire Atlantique.
Oui, Julien Orain, qui voit depuis quelques jours ses abeilles dépérir. Des centaines, des milliers de cadavres d'abeilles s'amoncellent devant ses 60 ruches. Combien sont mortes ? Difficile à évaluer : il en a 3 millions, dont un million de butineuses. Sur ce million, il en manque peut-être 300.000... Peut-être 800.000... Hier, grand beau temps, des fleurs partout, mais c'est le silence des abeilles absentes qui frappait ses oreilles.

Il ne peut pas s'empêcher de penser à ses voisins agriculteurs qui ont semé le maïs, en avril-mai, avec des pesticides. Le Cruiser, autorisé mais avec des précautions d'emploi, ou encore le Force 1,5g du même fabricant, Syngenta.

Les services vétérinaires sont venus, il y a deux semaines, prélever des abeilles mortes. Hier, ce sont les services de la santé des végétaux, qui sont venus visiter les armoires à produits phytosanitaires de ses voisins agriculteurs, pour qu'on sache au moins ce qu'on cherche. Lui même a prélevé des cadavres, hier, avec un spécialiste assermenté, car il prévoit déjà le risque de devoir lancer une contre-expertise. En attendant, il a déposé plainte contre X pour empoisonnement. Il sait qu'il lui manquera 50 à 70% de miel cette année. Pour essayer de sauver ce qui peut l'être encore, il va faire transhumer ses ruches, il va les déplacer et les installer dans une zone de blé noir biologique.

Et les autres cas ?

Il y en a déjà eu deux, en avril, non loin de là, en Charente Maritime et en Vendée. Dans les deux cas, les produits chimiques des agriculteurs étaient bel et bien en cause, car, précise le ministère de l'Agriculture, les précautions d'emploi n'avaient pas été respectées.

L'info en plus : les apiculteurs ont rendez-vous vendredi au ministère de l'Agriculture, pour le suivi de l'utilisation du Cruiser.