La chronique développement durable de Brigitte Béjean

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Brigitte Béjean consacre sa chronique développement durable à la demande française d'extension d'exploitation des fonds sous-marins. Dans Europe 1 Matin avec Marc-Olivier Fogiel.

C'est aujourd'hui la date limite pour déposer auprès des Nations Unies une demande d'extension de la zone côtière dans laquelle les pays ont le droit d'exploiter le sol et le sous-sol de la mer. La France est candidate. Qu'est-ce que ca signifie ?

Ca signifie que dans quelques années, peut-être, si la demande française est acceptée, nous pourrons faire valoir nos droits sur une zone de fonds marins agrandie de 10%. Actuellement, chaque pays a le droit d'exploiter les richesses du sol et du sous-sol marin dans une bande de près de 400 km tout au long de ses côtes. Mais cette bande côtière peut atteindre 650 km de large sous certaines conditions géographiques et géologiques, et c'est ça qui se joue aujourd'hui.

Et c'est un dossier très important pour la France. Nous avons actuellement des droits sur un territoire sous-marin immense, grand comme 20 fois la France, tout simplement parce nous avons des îles partout dans le monde. Le dossier que Paris dépose aujourd'hui, c'est une demande pour 10% de plus, 1 million de km2 de plus.

Quel bénéfice peut-on en attendre ?

On ne le sait même pas encore précisément aujourd'hui. Mais tous les chercheurs ont une certitude. Le sous-sol marin, c'est une vraie mine d'or pour les matières premières. Pétrole, évidemment, un tiers du pétrole mondial est extrait en mer, mais aussi fer, cobalt, cuivre, nickel, plomb etc. Autant dire que les industriels sont déjà à l'affût, et les protecteurs de l'environnement déjà inquiets. Est-ce qu'on va se mettre à exploiter la mer à outrance, comme on l'a fait à terre. Est-ce qu'au contraire, l'Etat pourra réguler et prévenir les excès ? Le responsable français de ce dossier parle d'un réservoir considérable, mais à long terme, car on ne sait pas encore prospecter aussi loin.

L'info en plus : plusieurs dizaines de pays déposent également des dossiers. Mais l'ONU mettra plusieurs années à répondre.