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Chaque jour, Vincent Hervouet traite d’un sujet international.

Le pape au Panama, pour les Journées Mondiales de la jeunesse.

Le pape latino est chez lui. Benoit XVI sillonnait l’Europe. François ne voyage pas plus souvent mais il va plus loin. Il a un jour comparé le Vieux Continent à une grand-mère qui n’est plus féconde et vivante. Il a une vision post-européenne. C’est le pape de la globalisation. Il multiplie les voyages au Moyen-Orient, en Asie, en Afrique aussi, et c’est la septième fois qu’il revient en Amérique latine, record absolu. C’est le continent où il y a le plus de catholiques. Celui où l’Eglise exerce le plus d’influence.

Notamment sur le plan politique !

A tous les niveaux. Par exemple, le Vatican a une vision quasi bolivarienne pour l’Amérique centrale. Si les démocrates chrétiens Gasperi, Schuman et Monnet ont fait l’Union européenne, ceux d’Amérique centrale doivent fédérer les pays de la région. Les évêques du Honduras, du Salvador, du Panama, du Guatemala, etc. montrent l’exemple, ils travaillent ensemble sur des problèmes comme les caravanes de migrants qui partent à l’assaut de la frontière américaine.  

Et puis, l’église est souvent le seul recours en cas de conflits. Elle a joué un rôle clef pour rétablir les relations diplomatiques entre Cuba et Washington. Pour débloquer le processus de paix en Colombie. Pour tenter une médiation au Nicaragua, etc.

On guettait le Pape sur la crise au Venezuela

Il y a deux ans, l’Eglise s’est impliquée dans le dialogue entre l’opposition et le régime de Nicolas Maduro. Et puis, elle a accusé le pouvoir de dériver vers la dictature, de torturer les prisonniers. Elle a tranché :  ce n’est plus un combat entre la droite et la gauche mais celui d’un peuple qui réclame la liberté. Avant hier, un cardinal vénézuélien a invité les prêtres à descendre dans la rue, derrière le chef de l’opposition qui s’est déclaré Président par intérim.  La conférence des évêques du Venezuela a appelé les forces de l’ordre à protéger la population. Ce n’est pas un appel à la mutinerie mais cela y ressemble.

Le pape François appelle "à éviter d’infliger d’autres souffrances aux Vénézuéliens"

C’est un ton au-dessous. Comprenne qui pourra. Le pape est prudent, il ménage l’avenir. Mais il ne peut pas être indifférent au drame des Vénézuéliens qui votent avec leurs pieds. Deux à trois millions qui ont fui la misère. Cinq millions qui s’apprêtent à en faire autant. Le thème majeur de ces JMJ, c’est l’aide aux migrants. Pas l’aide aux tyrans qui provoquent des migrations.