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SAISON 2016 - 2017, modifié à

Tous les samedis dans l'émission Mediapolis, Claire Hazan revient sur l'actualité et la politique par le prisme des réseaux sociaux.

Claire aujourd’hui vous voulez nous parlez du compte Twitter de François Bayrou, Ministre de la Justice et Maire de Pau. Mais pour commencer vous nous proposez de résoudre une petite énigme

Le Ministre de la Justice n’est plus sur Twitter mais François Bayrou et le Maire de Pau, eux, y sont encore.

Comment résoudre cette étrange équation ?

C’est simple, ça commence cette semaine avec François Bayrou qui se sert de son compte Twitter pour soutenir la ministre Marielle de Sarnez, visée par une enquête préliminaire pour emploi fictif. En signe de soutien, il a retweeté le communiqué qu’elle publiait pour sa défense.

Ce qui en tant que président du Modem peut paraitre normal, Marielle de Sarnez est son bras droit. Mais qui en tant que Ministre de la Justice pose problème, puisqu’il se doit évidemment d’être neutre.

Oui et résultat ce simple retweet a provoqué la colère des magistrats. Ils dénoncent une forme de pression et un dangereux mélange des genres.

Oui mais pas de panique, François Bayrou a la solution. Pour ne pas mélanger les genres, c’est simple, il suffit de ne pas mélanger les comptes Twitter !  Dans la nuit qui a suivi cette polémique il a donc effacé la mention "Ministre de la Justice" de son compte. Il s’y affiche maintenant comme simple "Maire de Pau".

Un message litigieux ? Un tweet malencontreux ? "C’est pas moi m’sieur, c’est le Maire de Pau". Ou encore selon les mots de Marielle de Sarnez cette semaine sur Europe 1 "C’est pas le Ministre M’sieur, c’est le citoyen".

Commode en effet, d’ailleurs, le dédoublement de personnalité, c’est une excuse assez en vogue sur les réseaux sociaux dernièrement non ?

François Bayrou n’est pas le seul à vouloir goûter à la liberté d’expression sur Twitter, pensant pouvoir dissocier identité réelle et prises de positions virtuelles. A la différence du Ministre, ceux que je vais vous citer ont au moins choisi de se cacher derrière un pseudonyme

Rappelez-vous Mehdi Meklat, le chroniqueur du Bondy blog pris en flagrant délit de tweets homophobes et antisémites. Pour s’en justifier, il avait invoqué une expérience littéraire opérée par son double maléfique. Idem pour Lorant Deutsch, qui, moins inspiré, avait lui prétexté un piratage.

Dans le domaine politique, on peut citer François Fillon, pionnier en la matière, puisque Premier ministre il espionnait sur Twitter ses collègues du gouvernement avec le compte "F de Beauce" (comme François de la Beauce). Avec un tel pseudo, il a évidemment fini par être démasqué et tout avouer.

Ce qui n’est pas le cas d’une certaine "Anne Lalanne", qui continue de nier qu’elle est le double décomplexé de Marine Le Pen sur Twitter. Ou peut-être est-ce l’inverse d’ailleurs, on ne sait plus trop.

 


Marine Le Pen sur son compte Twitter cachépar LeLab_E1

 Un compte caché qu’on cache, au moins là il y a une forme de logique, plus en tous cas que dans la schizophrénie assumée et revendiquée de François Bayrou sur Twitter.