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SAISON 2017 - 2018, modifié à

Tous les samedis dans l'émission Mediapolis, Claire Hazan revient sur l'actualité et la politique par le prisme des réseaux sociaux.

 

Claire Hazan, avec vous on revient sur le Congrès du Front National (Rassemblement National désormais) ce week-end. Et vendredi soir, à la veille du Congrès, Louis Alliot a annoncé sur Twitter un invité-surprise : Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, et personnage très controversé. Il est venu, il a parlé, et les réseaux sociaux ont beaucoup commenté.

Avec cette question : Steve Bannon, bad buzz ou bon coup de com’ pour le FN?

 

Voici son CV en quelques phrases, vous allez vite comprendre.

 

Conseiller phare de Donald Trump, artisan de sa victoire présidentielle, partisan d’une droite dure, proche des suprémacistes blancs. Même Trump, qui l’a viré depuis pour d’autres raisons, dit le trouver trop extrême.

 

Bref, pas vraiment la dédiabolisation voulue par le FN.

 

La preuve avec ce moment fort de son discours, applaudi par les militants et repris en boucle sur les réseaux sociaux :

 

« Laissez-vous appeler racistes, xénophobes, nativistes, portez-le comme un badge d'honneur car chaque jour qui passe nous devenons plus forts et eux s'affaiblissent »

 

Et sa venue divise, y compris au sein du FN

 

Pour Jean-Marie Le Pen qui a « trollé » le Congrès tout le week-end, c’est une invitation je cite – « pittoresque et paradoxale ». Même Gilbert Collard, proche de MLP, s’est déclaré contre.

 

Plus largement aux Etats-Unis une partie de la presse fait mine de s’étonner que Bannon soit accueilli comme une rock star en France. Avec ce rappel : Marine Le Pen/Bannon, c’est avant tout la rencontre de deux figures déclinantes de la politique. L’une « disqualifiée » par le dernier débat présidentiel, l’autre brutalement évincé par Trump. Ensemble, ils espèrent rallumer leurs flammes respectives.

 

Enfin la flamme de Steve Bannon, elle scintille plutôt pour Marion Maréchal Le Pen. Il a été impressionné par son discours le mois dernier devant les conservateurs américains. Et voilà ce qu’il répond à une journaliste qui lui demande si Marion est « l’étoile montante » et Marine « l’étoile déclinante ». Pas un mot pour Marine.

 

"Ce n'est pas simplement une étoile montante sur la droite de l'échiquier politique en France, c'est l'une des personnes les plus impressionnantes au monde. La France a beaucoup de chance de l’avoir »

 

Il s’est rattrapé par la suite en disant tout le bien qu’il pense de Marine Le Pen dans une interview à Valeurs Actuelles. Bon Steve Bannon il pense à la France mais aussi à toute l’Europe. Il fait en ce moment une sorte de tournée européenne des leaders d’extrême droite. « L’histoire est de notre côté », c’est ce qu’il a déclaré au Congrès.

Le FN emmené vers la victoire par une vague populiste à l’échelle européenne. Et lui, au cœur de la vague, comme une sorte de « consultant en populisme » pour l’Europe. C’est sa vision, celle qu’il a livrée au New York Times, qui joue à se faire peur, en titrant ainsi son interview : « Maintenant que Bannon a tué l’establishment américain, il s‘attaque au système européen ».

 

Et pour Marine Le Pen, pas question que ça se passe sans elle ! L’Express révèle qu’elle aurait déjà programmé une seconde rencontre avec Steve Bannon, en avril prochain. On n’a pas fini d’entendre parler de ce nouveau duo de choc.