7:06
  • Copié

Tous les samedis et dimanches, Vanessa Zhâ et Olivier Poels nous font découvrir quelques pépites du patrimoine français. Direction aujourd'hui la Drôme provençale, pour découvrir notamment un chanteau connu pour avoir accueilli la marquise de Sévigné. 

Une balade pour s’aérer la tête, programmer vos prochaines escapades déconfinées. Direction la Drome provençale ce matin, au milieu des oliviers.

Sous le soleil et le mistral. Et si justement vous avez envie d'une grosse bouffée de mistral, il n'y a rien de mieux qu’une petite montée au Château de Grignan. La légende dit que le mistral aurait souvent fait voler en éclat les fenêtres du château. Grignan est une sorte de petit Mont-Saint-Michel de la Drôme, qui flotte au-dessus des arbres quand on arrive par la route. Et le château serait peut-être resté dans l’ombre si Francois de Castellano d’Ornano de Monteil de Grignan n’avait pas épousé la fille d’une célèbre marquise : la marquise de Sévigné ! 

Sans ce château, pas de séparation et pas de correspondance entre Madame de Sévigné et sa fille, la marquise ne venant que trois fois, pour des longs séjours tout de même de un ou deux ans. Il faut dire que venir en Paris en carrosse prenait déjà quinze jours. Son dernier séjour, c'est aussi son dernier voyage. Elle est décédée à Grignan en 1696. Mais elle n’a jamais été reconnue de son vivant, seulement à titre posthume quand la majorité de ses lettres seront publiées. 

Elle écrit de Paris mais aussi sur place à Grignan ? 

Au château, vous voyez sa chambre et son cabinet qui dominent la Vallée à perte de vue. Elle était inspirée par la vue depuis la terrasse : le ciel est bien bleu et le mistral balaye tous les nuages offrant un panorama de dingue. Et de là, vous pouvez même apercevoir un sentier qui mène à un de ses endroits favoris. Fabienne Calvet, guide à Grignan nous le fait découvrir. "C'est la Rochecourbière, que l'on appelle aussi communément la grotte de la Rochebourbière. Mais ce n'est pas vraiment une grotte, c'est une roche qui est courbée, où a été installée au 20e siècle une table et des bancs de pierre. On dit que c'est le lieu où Madame de Sévigné aimait à s'installer pour écrire des lettres."

La Rochecourbière était déjà utilisée par les châtelains comme petit puits de fraicheur, de verdure. C'était très pratique, juste aux abords du village. On y venait pour écrire, peindre ou pique-niquer. C’était d’ailleurs une bonne vivante, une gourmande aussi la Marquise de Sévigné. On peut même dire qu'elle était une critique gastronomique avant l’heure. Dans sa correspondance, elle fait référence a des recettes, des produits.

On est dans une Provence élagante, raffinée.

Je vous ai trouvé une adresse qui correspond à cet ADN. Au pied du château, à l'entrée du village, "Le clair de la plume" est un bel hôtel caché dans la verdure. C'est intime et douillet. On s’y sent bien. Il y a une âme dans chaque chambre, dans chaque assiette aussi. Le maitre des lieux, c'est Jean-Luc Valladeau. Il y a mis sa plume, mais il écrit aussi à quatre mains avec Julien Alano, son chef étoilé, qui aime sublimer les choses simples, les bons produits qui ont une histoire. Il sait bien jouer avec l’huile d’olive d’ailleurs. Un coup de plume !