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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce mercredi, Virginie Phulpin s'intéresse au retour de Zlatan Ibrahimovic en sélection avec la Suède. Selon elle, c’est une bonne nouvelle pour l’égo de Zlatan, pas pour le football suédois.

Zlatan Ibrahimovic est de retour en sélection nationale ! L’attaquant de 39 ans avait arrêté sa carrière internationale il y a cinq ans. Il vient d’être rappelé pour les deux prochains matches de la Suède. Pour Virginie Phulpin, c’est une bonne nouvelle pour l’égo de Zlatan, pas pour le football suédois. 

Son égo ? Zlatan Ibrahimovic a humblement commenté cette information par des mots tout simples : "le retour du dieu". Voilà, le dieu du football suédois daigne à nouveau se mêler au bas-peuple en maillot jaune et bleu qui n’a jamais su l’oublier, lui, l’être irremplaçable. On doit tous se mettre à genoux et le remercier pour sa grande bonté ?

Ça fait cinq ans que Zlatan Ibrahimovic n’a plus joué en équipe nationale. Il était parti sur une défaite à l’Euro 2016, certes, mais avec le sentiment d’avoir été le meilleur joueur suédois de tous les temps. C’est vrai qu’il a marqué la sélection de son empreinte pendant 15 ans en marquant la bagatelle de 62 buts. Il n’y a pas de discussion sur son influence. Mais Zlatan Ibrahimovic fait rarement dans la nuance pour se congratuler lui-même.

Et là, on lui ressert une dose d’auto-suffisance sur un plateau. En réussite au Milan AC, c’est lui qui a évoqué la possibilité d’un retour en équipe nationale. Ni une ni deux, le sélectionneur s’est précipité pour gratter à sa porte. C’est vrai, vous voulez revenir ? Merci, on n’attendait que vous. C’est à peine caricaturé. Oui c’est difficile de passer à autre chose quand un joueur de la qualité de Zlatan Ibrahimovic s’en va. Nous on a mis des années à se remettre de la retraite de Zidane. Mais aller le rappeler après cinq ans, ça va faire vibrer les supporters, ça va boursoufler son orgueil, mais ça sonne surtout comme un désaveu pour les joueurs en place et comme un calcul à très court terme.  

Il peut être très utile à la Suède à l’Euro. 

Peut-être. Mais l’équipe de Suède n’a pas eu besoin de lui pour se qualifier pour cet Euro. Comme elle n’a pas eu besoin de lui pour atteindre les quarts de finale de la coupe du monde en 2018, ce qu’elle n’avait jamais fait avec lui. Et là il y a des joueurs qui vont se retrouver poussés sur le banc par la star de retour. Pas certain que ça soude une équipe.

Ça fait cinq ans que le football suédois est sorti de l’ombre dévorante d’Ibrahimovic, cinq ans que l’équipe invente l’après Zlatan. Là, il ne va pas revenir discrètement pour se fondre dans le collectif. Il va prendre toute la lumière et hurler si on l’oublie sur le terrain. Les deux prochains matches de la Suède, ce sont des qualifications pour le Mondial 2022, contre le Kosovo et la Géorgie. C’est sûr qu’il va marquer, les adversaires sont plutôt abordables pour être gentille. Et sauf blessure, il sera donc à l’Euro.

Tant mieux pour lui, pour son égo et pour le marketing. Tant pis pour l’équipe de Suède qui n’aura plus qu’à se reconstruire à nouveau après la compétition.