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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce mercredi, elle s'intéresse à la prochaine nomination d'un nouveau directeur de l'Union nationale du sport scolaire cette semaine.

Le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, doit désigner cette semaine le nouveau directeur de l’UNSS. L’union nationale du sport scolaire. Pour la première fois, deux anciens sportifs de haut niveau briguent le poste, pour « donner un coup de boost à cette fédération » selon leurs mots. Pour vous, même si c’est séduisant au premier abord, ça n’est pas forcément la panacée.  

Gévrise Emane, triple championne du monde de judo, ou Olivier Girault, champion du monde et champion olympique de handball, ça a de la gueule à la tête de l’UNSS. Pardon pour ce langage peu châtié. Mais à deux ans et demi des jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, la première réaction, c’est de se dire qu’on est sur de bons rails si ces champions veulent s’investir dans le sport scolaire. Elle est là, la nation sportive en devenir ! Mais ça me semble quand même important de rappeler, d’abord, la mission de l’UNSS. Ca n’est pas une fédération sportive comme les autres. Elle a en premier lieu une mission de service public. C’est le prolongement des cours d’EPS à l’école. Et souvent, c’est le premier contact de nombreux enfants avec le sport. Quelque chose qui marque une vie, je suis sûre que vous en avez des souvenirs indélébiles, vous aussi. Pour le sport, bien sûr, mais aussi pour l’esprit d’équipe, les rencontres, l’échange.

Il y a également beaucoup d’activités mixtes à l’UNSS, ce qu’on ne retrouve pas forcément ailleurs. Parce que le but, ça n’est pas juste de former des sportifs, mais aussi des citoyens. Il n’y a pas que la culture de la gagne dans le sport, il y a aussi le plaisir et la santé par exemple. 

Les anciens sportifs de haut niveau ont forcément conscience de ce rôle particulier de l’UNSS

 

Bien sûr, mais est-ce que c’est leur façon d’aborder le sport ? C’est très particulier de s’adresser à un public de collégiens, de lycéens, qui ne sont pas forcément là avec l’obsession de la compétition, ni même du sport parfois. Ils veulent d’abord bouger, s’amuser avec les copains. Prendre du plaisir. C’est ça aussi, une nation sportive, après tout. Alors quand on dit « donner un coup de boost », ça veut dire quoi ? Que rien ne marche pour l’instant ? Ou qu’on veut transformer la philosophie de l’UNSS ? Je suis persuadée que ces champions ont un rôle à jouer dans le sport scolaire. C’est déjà le cas d’ailleurs, il y a beaucoup d’interventions de sportifs dans nos gymnases. Mais il ne faudrait pas qu’ils arrivent avec l’idée de tout révolutionner par leur simple présence. Parce que tout n’est pas à réécrire.

L’UNSS, ça marche bien en France. Il y a plus d’un million d’inscrits. Evidemment qu’on peut apporter des améliorations, et que la présence accrue de sportifs de haut niveau auprès de nos jeunes est un plus. Mais gardons à l’esprit que les enfants et les adolescents sont d’abord là pour s’amuser et pour apprendre. Dans sport scolaire, il y a scolaire. Et ça n’est pas si mal d’avoir des gens de l’éducation nationale pour s’en occuper. Avec les sportifs. Pas les uns contre les autres.