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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce jeudi, Virginie Phulpin s'intéresse à la convention collective adoptée par le handball féminin français pour garantir les droits des joueuses notamment en terme de maternité. Selon elle, ça devrait être une évidence.

Le handball féminin s’est doté d’une convention collective cette semaine, avec notamment un vrai congé maternité. Une petite révolution pour le sport collectif. Pour Virginie Phulpin, être sportive et pouvoir être mère, ça doit devenir une évidence.   

C’est presque fou que ça ne le soit pas déjà. Que les sportives puissent bénéficier d’un vrai congé maternité, comme dans toutes les entreprises, dans le reste de la société, finalement, ça semble logique. Pourtant aujourd’hui encore, les sportives professionnelles renoncent souvent à être mères, ou reportent leur projet de maternité à leur après-carrière. Parce que le dispositif légal est encore trop flou.

On a eu la semaine dernière l’exemple frappant d’une volleyeuse italienne dont le contrat avait été interrompu quand elle a été enceinte. Et deux ans plus tard, son ancien club estime avoir subi des préjudices à cause de sa grossesse et lui réclame des dommages et intérêts. Oui, on croit rêver, et pourtant ça arrive encore. Comme quand le club de handball de Nantes avait fait passer des tests de grossesse à ses joueuses sans les prévenir en 2019. Alors la convention collective adoptée par le handball féminin français est une avancée conséquente, et elle doit servir d’exemple dans les autres sports.

Il faut un cadre légal clair, pour que les sportives n’aient plus la peur au ventre à l’idée d’aborder le sujet de la grossesse avec leur employeur. Parce que jusqu’à présent, c’est encore un sujet tabou, et elles ont presque l’impression de trahir leurs engagements sportifs, en voulant devenir mères pendant leur carrière. Le désir de maternité ne peut pas dépendre du bon vouloir d’un club.   

La FIFA a aussi pris des engagements en faveur d’un congé maternité. 

Les fédérations n’ont plus le choix aujourd’hui. Et c’est heureux de voir les mentalités enfin évoluer. La FIFA va imposer un congé maternité de 14 semaines dès cette année, et après cette période, les clubs devront réintégrer les joueuses. Le handball, le foot, on attend maintenant que les autres sports collectifs suivent.

Dans les sports individuels, c’est un peu différent, les sportives sont plus libres de leurs choix. A condition que leurs sponsors jouent le jeu. Ils ne sont pas toujours exemplaires avec les sportives enceintes. La sprinteuse américaine Allyson Felix avait dénoncé la baisse de ses primes imposée par Nike à la suite de sa grossesse. Comme elle avait fait du bruit, l’équipementier avait dû céder. Maintenant, ce serait bien que les sportives n’aient plus besoin de ruer dans les brancards pour obtenir simplement ce qui leur est dû. Sportive et maman, c’est possible. Comme le dit la vice-championne olympique de marteau Mélina Robert-Michon, qui a deux filles et une armoire remplie de trophées, la maternité aurait pu être ma faiblesse, elle est ma force.