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Les supporters de foot en ont marre d’être pris pour des beaufs. On leur interdit l’alcool dans les stades et on les empêche d’aller sur des déplacements, comme s'ils étaient des ivrognes et des bastonneurs.

Virginie Phulpin embrasse ce lundi la cause des supporters de football. Elle les trouve malmenés en ce début de saison.

Virginie Phulpin en a assez que les supporters soient traités comme des citoyens de seconde zone. Depuis le début de la saison, on a joué 27 matches de Ligue 1. Et il y a eu 11 arrêtés préfectoraux pour interdire ou limiter drastiquement les déplacements de supporters. Ca fait un gros ratio. Depuis huit ans, les préfets ont ce pouvoir de limiter les déplacements des fans de foot. Au départ, ça concernait quelques matches seulement, les matches à hauts risques. Très bien, ça semble normal. Mais comment en est-on arrivé à cette inflation galopante ? Est-ce que les violences autour des matches de foot ont explosé ? Non. Ça ressemble davantage à de la facilité. Les préfets interdisent les déplacements, comme ça ils sont sûrs de ne pas avoir de problèmes. Mais quand on voit le degré d’agacement provoqué, Virginie Phulpin a peur que ça conduise au contraire à une recrudescence de violences. Les associations de supporters alertent et demandent le dialogue avec les autorités. Même Noël Le Graët, le président de la fédération française de football, a dit, sur Europe 1, que ça ne pouvait plus durer et qu’il voulait être entendu. Ça n’est pas exactement un punk, Noël Le Graët ! Alors allons-y, dialoguons, il en ressortira forcément quelque chose de meilleur que de la répression à tout va.

L’affaire de l’alcool dans les stades a aussi cristallisé pas mal de rancœurs.

Ça aussi, ça retombe directement sur les supporters alors qu’ils n’ont rien demandé. Élargir la vente de boissons alcoolisées dans les stades, c’est dans une proposition de loi de députés de la majorité. Ça n’est pas une revendication des fans de foot. La banderole déployée par les supporters de Saint-Étienne la semaine dernière en dit long. "La bière on s’en fout, on a surtout soif de plus de liberté". Évidemment, Virginie Phulpin ne va pas vous dire que les Ultras sont tous de gentils agneaux, mais ce ne sont pas non plus tous des délinquants potentiels. Avec le dialogue, on devrait réussir à séparer le bon grain de l’ivraie sans punir tout le monde. Le but de la plupart des fans n’est pas de se battre et d’ingurgiter des litres d’alcool, dépassons un peu les clichés. Alors oui, il faut dialoguer pour que les supporters retrouvent leur liberté de déplacement, pour qu’on les traite à égalité avec les autres citoyens, et pour retrouver de la fraternité dans les stades. Liberté, égalité, fraternité, ça concerne aussi les supporters.