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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce jeudi, Corinne Diacre a rappelé Amandine Henry en bleu, la capitaine qui a vertement critiqué la sélectionneuse dimanche dernier. Selon Virginie Phulpin, le problème n'est pas réglé, loin de là.

Ce vendredi soir, le match au sommet PSG Lyon va conclure une semaine agitée pour les footballeuses françaises. Ce jeudi, Corinne Diacre a rappelé Amandine Henry en bleu, la capitaine qui a vertement critiqué la sélectionneuse dimanche dernier. Mais ça ne règle pas le problème. Pour Virginie Phulpin, ce feuilleton va continuer à cause de trois ingrédients : l’inaction, l’omerta et le sexisme.  

L’inaction, c’est une seconde nature à la fédération française de football. Noël Le Graët a regardé la conférence de presse de Corinne Diacre ce jeudi. Il en a retenu qu’elle était souriante et bien dans sa peau. Le président de la fédé pense que l’on peut retrouver la paix en équipe de France, mais on aura bien le temps de régler ça après le match des Bleues contre l’Autriche vendredi prochain. Donc, traduction, c’est peut-être le chaos mais l’important, c’est les trois points. Il y a un moment où il va falloir prendre ses responsabilités. Ça fait des mois qu’il y a un problème entre la sélectionneuse et certaines joueuses de l’équipe. Noël Le Graët n’a jamais organisé de réunion, et là, alors que tout ressort en place publique, il ne voit toujours pas l’urgence de le faire. Même Corinne Diacre l’a dit ce jeudi. "Moi, si mon président me dit « on fait une réunion », j’y vais". Mais il n’a pas émis le souhait de le faire. Pourquoi ? On dirait que personne n’a envie d’évoquer les sujets qui fâchent.

Même Didier Deschamps s’y est mis. Lundi, un journaliste de Canal Plus a voulu le faire réagir aux propos d’Amandine Henry. Et la réponse du sélectionneur a beaucoup surpris Virginie Phulpin "vous osez ? vous faites le service après-vente de votre chaîne ?". Mais enfin, ça n’est pas la question le problème, c’est la réponse. Est-ce que dans le foot français on pense vraiment qu’on règle les problèmes en les taisant ?  

Pour Virginie Phulpin, ces réactions prouvent que l’on ne prend pas le football au féminin assez au sérieux. 

Elle a l’impression qu’il y a beaucoup de gens qui sont choqués par l’ampleur de la crise en équipe de France, parce que ça ne devrait pas arriver dans le sport féminin. Comme si les footballeuses devaient forcément vivre dans un monde de douceur parce qu’elles sont des femmes et que c’est ce qui correspond à l’image de la femme. Mais enfin, elles ne font pas des tutos maquillage en souriant. Elles sont sportives de haut niveau. Des compétitrices, avec de l’ego, avec de l’ambition, donc elles peuvent exprimer leurs désaccords, et parfois ça va loin.

La palme après cette semaine compliquée revient à Raymond Domenech quand il réagit aux propos d’Amandine Henry. 

L’être à ce point-là, ça va quand même être difficile.