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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce lundi, Virginie Phulpin revient sur la fin de la saison de Formule 1. Le titre se jouera entre Verstappen et Hamilton lors du dernier grand prix à Abu Dhabi.

Lewis Hamilton a remporté le Grand Prix d’Arabie Saoudite hier en Formule 1, au bout d’une course folle. Il revient à égalité avec Max Verstappen avant le dernier grand prix de la saison dimanche à Abu Dhabi. Ces deux-là nous offrent une saison d’anthologie. 

Ils se détestent et nous on adore. Ça pourrait être le sous-titre de cette saison de Formule 1 complètement dingue. Comment aurait-elle pu se terminer autrement que par un final au bout du suspense, les nerfs à vifs ? Hamilton et Verstappen seront à égalité de points au départ de l’ultime grand prix de l’année dimanche prochain. Un scénario que même Netflix n’aurait pas osé nous proposer dans une fiction. Ça aurait été trop. Mais avec deux acteurs de cette trempe, c’est la réalité qui dépasse les séries. On vit une passe d’armes de légende. Et ce n’est pas la folle soirée d’hier en Arabie Saoudite qui nous fera dire le contraire. Elle a oscillé en permanence entre le ridicule et le sublime. Et un, et deux, et trois départs dans une même course. Des accrochages en veux-tu en voilà. Cinq abandons, des drapeaux rouges. Des négociations permanentes entre les écuries Mercedes et Red Bull et la direction de la course. Des casques qui volent. Et des records de vitesse au tour battus par Hamilton, par Verstappen, par Hamilton, par Verstappen…

Ces deux-là arrivent à nous montrer en même temps leur classe absolue au volant, leur caractère de cochon et leur inimitié de cour de récré. On ressort décoiffé de ce grand prix, suant à grosses gouttes comme Lewis Hamilton sous son casque, avec les mêmes cernes que Max Verstappen. Je ne veux pas faire de jaloux, ils n’ont pas besoin de ça. Ça vous vide, ce genre de course, ce genre de saison, et cette tension permanente entre les deux prétendants.

C’est le genre de duel qui pimente la Formule 1.

Je n’arrive pas à savoir s’il faut trouver ça triste ou réjouissant. Evidemment que l’histoire du sport est faite de duels épiques. Mais là on atteint des sommets en matière de détestation à peine polie, de règlements de compte et de coups bas. Choisis ton camp camarade, tu es derrière Verstappen ou Hamilton ? Fan de Formule 1 ou pas, on est quasiment sommé d’avoir une préférence, de choisir entre le feu et la glace, l’ancien ou le moderne. Rien ne vaut les rivalités exacerbées pour rendre le spectacle encore plus scotchant.

A ce petit jeu de la guerre des nerfs, Lewis Hamilton est revenu de nulle part en remportant les trois derniers grands prix pour revenir à hauteur de Verstappen. L’aîné renvoie son cadet à ses études, pendant que le Néerlandais ronge son frein. Avant la dernière course, Verstappen compte neuf victoires, le Britannique huit. Si aucun des deux ne terminait la course à Abu Dhabi, c’est le plus jeune qui serait sacré. De là à imaginer de nouveaux coups bas ? Après une saison pareille, je ne me risquerais pas à un quelconque pronostic. Ces deux-là vont se surveiller du coin de l’œil toute la semaine, pendant que nous, on attendra le final avec autant d’excitation que d’appréhension.