Formule 1 : les commissaires de course arbitres du duel pour terminer le grand prix et la saison

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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce lundi, Virginie Phulpin revient sur le dernier Grand prix de Formule 1 qui a eu lieu ce week-end à Abu Dhabi et à l'issue duquel Max Verstappen a été sacré champion du monde sur le dernier tour après avoir été nettement dominé durant toute la course par Lewis Hamilton. Selon elle, les commissaires de course décident du Champion du Monde 2021.

Max Verstappen est champion du monde de Formule 1. Le Néerlandais a décroché le titre après un dernier grand prix complètement fou à Abu Dhabi. Il met fin au règne de sept ans de Lewis Hamilton. Pour Virginie Phulpin, le spectacle prend plus de place que le sport désormais en Formule 1.  

Est-ce que la dramaturgie compte plus que le sport en lui-même ? La Formule 1 a visiblement choisi son camp. Max Verstappen est un magnifique champion, sans contestation possible. Personne ne peut dire qu’il ne mérite pas son sacre. Son premier, à 24 ans, après une saison époustouflante. Tout comme Lewis Hamilton aurait lui aussi fait un très beau vainqueur s’il avait été couronné pour la 8e fois. Ne jouons pas les complotistes de comptoir, non, la FIA n’a pas choisi son champion.

Depuis hier, les partisans de Max Verstappen et ceux de Lewis Hamilton s’écharpent en accusant l’autre d’être avantagé. Mais soyons honnêtes, finalement, chacun à leur tour, les deux pilotes ont bénéficié de décisions qui allaient dans leur sens. Au cours de la saison, et au cours de cet ultime grand prix à Abu Dhabi. Au début de la course pour Hamilton, à la fin pour Verstappen. Le problème, c’est qu’il y a un règlement, et différentes interprétations possibles de ce règlement. Ce qui limite la compréhension de la course et peut facilement laisser libre cours aux accusations de partialité.

Mais la FIA n’a aucun intérêt à avantager l’un ou l’autre. Ce qui compte pour elle, c’est le duel entre les deux pilotes, leur lutte sans merci pour la victoire, leurs talents qui s’affrontent et leur inimitié qui viennent pimenter un sport revenu sous les feux de la rampe à 300 kilomètres heure. Le spectacle, le scénario, la volonté de tenir tout le monde en haleine sont aujourd’hui les maîtres mots de la F1.

Et c’est ce qu’on a vu en fin de course, il fallait absolument un duel pour terminer le grand prix et la saison.

On a longtemps cru que ce grand prix allait être une balade de santé pour Lewis Hamilton. Il a été aux avants-postes pendant 53 tours, et tout le monde le voyait déjà décrocher son 8e titre. Mais il y a eu cet accident de Latifi, l’entrée en piste de la voiture de sécurité, quatre tours au ralenti, dans une confusion totale. Des ordres et des contre-ordres au gré des réclamations de chacun. Et finalement on laisse passer les retardataires, on évacue la voiture de sécurité et on laisse Max Verstappen et Lewis Hamilton s’expliquer tout seuls, sur un seul tour. Cinq kilomètres pour décider de qui sera champion. Ça a plus d’allure qu’un sacre à vitesse réduite derrière une safety car.

Oui, la direction de la course voulait ce duel rêvé, ce final au couteau pour conclure une saison de folie. Le directeur de course a d’ailleurs reconnu que son but était d’offrir une arrivée digne de ce nom. Pour le public, pour le spectacle. Pour déjà donner l’eau à la bouche avant 2022. Il faut toujours un final haletant dans une série pour préparer la saison suivante. C’est bien une nouvelle façon d’aborder le sport.