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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce jeudi, Virginie Phulpin revient la décision de ne pas sanctionner Alvaro ou Neymar suite aux débordements lors du dernier match PSG/OM. Ils risquaient jusqu'à dix matches de suspension mais la Ligue de Football Professionnel a estimé qu’elle ne disposait pas d’éléments suffisamment probants contre les joueurs.

Aucune sanction contre Neymar et Alvaro Gonzalez. La Ligue de Football Professionnel estime qu’elle ne dispose pas d’éléments suffisamment probants contre les joueurs pour leur comportement lors de PSG/OM. Pour Virginie Phulpin, elle ne pouvait pas prendre de pire décision.  

Si vous avez envie de proférer des insultes racistes ou homophobes sur un terrain de football, allez-y, pas de problème. Faites juste attention à ce que ce ne soit pas audible à la télé. Comme ça on pourra dire qu’on ne sait pas, et ça passera crème. C’est ça le message de la Ligue de Football Professionnel, non ?

Aucune sanction contre Alvaro Gonzalez et Neymar, personne ne l’avait vu venir. Il faut dire que ça fait trois semaines que tout le monde décortique les images des mots doux échangés par le Marseillais et le Parisien lors de ce calamiteux PSG/OM, à grand renfort de spécialistes en lecture labiale en France, en Espagne et au Brésil. Il semblait donc évident que la Ligue n’avait pas d’autre choix que d’appliquer des sanctions sévères. Il fallait marquer le coup. Pour l’exemple, pour montrer clairement que les propos discriminatoires ne sauraient être tolérés sur un terrain de football.

On croyait bêtement avoir compris que c’était une cause nationale il y a un an à peine. Que nenni, c’est mal connaître la commission de discipline et sa capacité à décider de ne rien décider. On ne sait pas, on n’a pas de preuve tangible, allez hop, on passe l’éponge. Sujet suivant…  

S’il n’y a pas de preuves tangibles, en même temps, ça paraît normal de ne pas sanctionner les joueurs. 

Virginie Phulpin a quand même bizarrement l’impression que la commission de discipline est la seule à ne pas en avoir trouvé, de preuves. Il y a des progrès à faire en lecture labiale. Le vrai problème, c’est que l’on sait tous plus ou moins les insultes racistes et homophobes que les deux joueurs se sont échangées. Tout est dans le plus ou moins. C’est vrai que les juges, s’ils n’ont pas de certitude absolue, ont sans doute juridiquement raison de ne pas sanctionner. Moralement moins.

Le sentiment très désagréable que ça donne, comme on connaît à peu près la teneur intolérable de leurs propos, c’est qu’il y a une forme d’impunité. Virginie Phulpin pense surtout qu’à la Ligue, on s’est dit que c’était le meilleur moyen de calmer les esprits et de passer à autre chose. Mais c’est raté, si on en juge par les réactions épidermiques qui pullulent depuis ce mercredi soir.

De toute façon, dans cette histoire, la Ligue ne pouvait que ressortir perdante et cible de critiques. Elle aurait pu le faire la tête haute, en faisant de la lutte contre les discriminations son unique objectif. On est loin du compte. Et bonne chance aux éducateurs dans les clubs de foot pour prêcher la bonne parole maintenant.