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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce jeudi, Virginie Phulpin s'intéresse au décalage entre les mesures sanitaires imposées pour l'Euro de football et celles annoncées pour les Jeux olympiques de Tokyo.

Les jeux olympiques de Tokyo commencent dans 99 jours. L’Euro de football dans moins de deux mois. Pour Virginie Phulpin, c’est très étonnant de voir à quel point les deux grands événements sportifs de l’été se préparent différemment en pleine crise sanitaire.  

C’est Teddy Riner qui disait ce mercredi au micro de Matthieu Belliard qu’il s’apprêtait à vivre des jeux historiques. 

Ce mercredi, on était à J-100 des JO. L’équipe de France olympique et paralympique entame son sprint final, les candidats pour être porte-drapeaux se sont dévoilés. On entre dans le vif du sujet, on a envie d’y être et de s’enthousiasmer. Mais les athlètes ont bien conscience que ce sera différent.

Regardez au cours de cette journée symbolique des J-100, le relais de la flamme olympique a été détourné au Japon. Il n’est pas passé dans les rues d’Osaka comme prévu, mais dans un parc d’une ville voisine, sans spectateurs. C’est un symbole qui fait mal.

On sait aussi que ces jeux sont rejetés par 70 % des Japonais, qui préféreraient les voir reportés encore, ou même annulés, parce qu’ils craignent un emballement du virus avec le débarquement de sportifs de 205 pays.

Ces jeux posent des questions éthiques. Il faudra par exemple beaucoup de personnel médical pour l’événement. Mais on le trouve où ? On dépeuple les hôpitaux de leurs soignants en plein Covid ? Il y a forcément des solutions, mais c’est important qu’on ne mette pas ces questions essentielles sous le tapis. On vit depuis un an en s’adaptant en permanence, et c’est pareil pour les jeux et pour les sportifs.  

C’est vrai qu’on se pose moins de questions autour de l’Euro de foot. 

Ça représente beaucoup moins de monde. 24 équipes, ça n’est pas 205 pays. Mais cet Euro a lieu dans 12 villes hôtes, avec des sélections qui vont jouer dans différents stades, donc se balader dans tout le continent. Pas sûre que ce soit le meilleur moyen de garantir l’étanchéité d’une bulle sanitaire.

C’est peut-être possible, mais ce qui gêne Virginie Phulpin c’est que ça ne soit même pas un sujet de discussion. Tout ce que l’UEFA demande, c’est que les villes hôtes s’engagent à ce qu’il y ait du public dans les stades. On emploie souvent l’expression hors-sol en ce moment, et elle correspond assez bien à la façon dont les instances européennes préparent cette compétition. Comme si rien, même pas une pandémie, ne pouvait les détourner de ce qu’ils avaient prévu au départ.

Ça viendra peut-être, mais l’Euro, c’est dans moins de deux mois. Autrement dit demain. Et se poser des questions, débattre, comme pour les jeux, ça me semble plus adapté à la période. Le sport ne peut pas se vivre en vase clos.