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L’Union Cycliste Internationale a dévoilé son nouveau calendrier pour la fin de la saison. Si tout va bien, ça va être plus que chargé comme programme en trois petits mois. Pour Virginie Phulpin, c’est séduisant sur le papier, mais ça risque d’être un peu décevant sur le bitume. 

 

Qui n’a pas envie, aujourd’hui, de rêver à 3 mois ininterrompus de chevauchées fantastiques sur les routes européennes ? Alors oui, quand on regarde ce calendrier, ça met l’eau à la bouche et des fourmis dans les jambes. De mi-août à mi-novembre, ça va pédaler sévère. Sur le papier en tout cas. En espérant que ça ne soit pas dans la semoule. Le critérium du Dauphiné pour commencer, puis le Tour de France du 29 août au 20 septembre, on enchaîne avec les championnats du monde en Suisse, et hop, le Tour d’Italie ne sera même pas encore fini que le Tour d’Espagne aura déjà commencé. Et au milieu de tout ça, les classiques ardennaises et le Paris Roubaix. Waouh, on a casé quasiment une saison en un trimestre. Dantesque si on veut employer les mots favoris du cyclisme. Evidemment que l’UCI devait fournir un calendrier. Les coureurs et les équipes doivent avoir un minimum de visibilité pour se préparer. Le problème, c’est que ce calendrier reste très hypothétique, c’est un pari sur l’avenir, certainement pas des dates gravées dans le marbre. 

Et si les courses ont bien lieu selon ce calendrier, il reste d’autres problèmes

A quel spectacle va t-on assister ? Les équipes vont forcément devoir faire des choix. Si je prends la date du 25 octobre, il y aura en même temps une étape du Giro, une étape de la Vuelta et le Paris Roubaix. Alors certes on va pouvoir inventer les premiers multiplex cyclisme, mais les coureurs, eux, n’ont pas le don d’ubiquité. Ca veut dire que sur chaque course, il y aura moins de coureurs, en tout cas moins de coureurs de haut niveau, donc ce sera forcément moins concurrentiel, et les vainqueurs risquent d’être un peu dévalorisés. Je parlais de spectacle, mais spectacle pour qui ? Est-ce que le public pourra être présent ? On n’en sait rien, bien-sûr. Et l’idée des courses dans le vide, ça donne le vertige. Il y a aussi le problème de la météo. Ces courses, normalement, elles ont lieu au printemps ou en été. On parlait du Paris Roubaix. Les pavés le 25 octobre, ça risque de patiner un peu sous la pluie. Tiens, pour la première fois, les femmes vont participer à ce Paris Roubaix. Bien-sûr que ça me réjouit qu’elles aient enfin accès à cette course mythique. Mais le moins qu’on puisse dire, c’est que leur première risque d’être corsée. Ca doit être écrit quelque part : rien ne sera jamais facile pour les sportives. Mais si les courses ont bien lieu comme prévu, faites-leur confiance, elles seront les dernières à se plaindre !