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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce jeudi, elle s'intéresse à l'ouverture des Jeux Paralympiques qui débutent ce vendredi à Pékin.

Chelsea est à vendre. Roman Abramovitch a confirmé hier qu’il quittait le club anglais. Le milliardaire russe réputé proche de Poutine est dans la tourmente en Angleterre depuis le début de la guerre. Il a donc décidé de passer la main. Il part en ayant considérablement transformé le football. 

On ne peut pas dire qu’il n’y avait pas d’argent dans le football avant Roman Abramovitch. Mais il a été l’emblème absolu du foot business avant de donner des idées à d’autres. La preuve par A + B que quand vous arrivez dans un club avec des réserves sans fond, vous gagnez. Le milliardaire a repris Chelsea en 2003. Et dès le départ, il a dépensé des millions avec le but avoué de régner sur l’Angleterre et l’Europe. Avant son arrivée, les heures de gloire de Chelsea remontaient aux années 50. Et à coups de roubles magiques, il en a fait un ogre européen. Un titre de champion d’Angleterre dès 2005, avant d’en gagner 4 autres. Il lui a fallu plus de patience pour remporter la ligue des champions. Dans cette compétition, l’argent ne fait pas le bonheur instantanément, le PSG peut en parler. Mais il a réussi. Une première fois en 2012, et la saison dernière. Roman Abramovitch a fait passer Chelsea dans une autre dimension. Et pas seulement Chelsea. C’est en suivant son « modèle » avec des guillemets que d’autres milliardaires, des fonds d’investissements, des Etats ont mis la main sur des clubs européens, surtout des anglais, et en ont fait eux aussi des machines à gagner. Si le fair play financier existe, cette règle de l’UEFA pour empêcher les clubs de dépenser plus qu’ils ne gagnent, c’est en partie, au départ, pour contrer Roman Abramovitch et son puits sans fond. Pas sûre que ça ait vraiment marché. Si Chelsea est à vendre plus de 3 milliards d’euros aujourd’hui, c’est parce que la société mère du club a une dette de près de 2 milliards envers Roman Abramovitch. Il a passé son temps à remettre de l’argent dans la machine. 

Roman Abramovitch a passé 19 ans à Chelsea, mais il reste une sorte de mystère dans le foot anglais

Il a tout révolutionné mais il reste une énigme. Un paradoxe. Le symbole ultime du fric et du foot, et en même temps celui qui signe « Roman » en bas de son communiqué pour annoncer la vente de Chelsea. L’ennemi public numéro 1 en Angleterre, le proche de Vladimir Poutine, mais en même temps celui qui ne touchera pas un centime de la vente de son club puisqu’il a annoncé qu’il reverserait tout aux victimes de la guerre en Ukraine. Un beau coup de communication pour un homme qui a si peu communiqué depuis 19 ans. Roman Abramovitch, c’est celui qui a fait basculer le football dans le monde des caisses sans fond, mais qui était encore un propriétaire dont on connaissait le visage. Chelsea, c’était le club d’un seul homme. On n’a jamais vu ça ailleurs. Celui qui clame son amour pour Chelsea, et qui dit en même temps que si c’était à refaire, il ne le referait peut-être pas. Bref, c’est la fin d’une ère, mais on ne sait pas trop laquelle…