2:32
  • Copié
SAISON 2016 - 2017

Lors de l'annonce de sa candidature à la "présidence de la République", Manuel Valls a dit tout le contraite de ce qu'il a fait ou pensé ces derniers mois.

Yves Thréard revient sur la déclaration de candidature à la présidentielle de Manuel Valls. Un édito qui s’intitule Valls, imposture et amnésie...

Pour une raison simple. Il a dit, hier soir, tout le contraire de ce qu’il pensait ces dernières années et faisait ces derniers mois.
Il veut rassembler la gauche et le PS, les réconcilier ? Mais n’a- t-il pas affirmé récemment qu’il y avait deux gauches en France et qu’elles étaient irréconciliables ?
S’il est élu, il ne veut pas gouverner par ordonnances et contourner le Parlement ? Mais il a fait bien pire, en passant en force sur les lois Macron et El Khomri, avec le 49-3.
Il promet de baisser les impôts des classes moyennes ? Mais la pression fiscale n’a jamais été aussi forte sur les classes moyennes ces cinq dernières années.
Il a rendu hommage à François Hollande par des propos élogieux ? Mais il en disait pis que pendre publiquement il y a encore quelques jours, il l’a même poussé vers la sortie.
C’est donc ce qu’Yves Thréard appelle une imposture.

Et pour l’amnésie ?

Ce sont ses trous de mémoire bien pratiques pour flatter l’électorat du gauche.
Manuel Valls n’est-il pas celui qui prétendait, il y a cinq ans, qu’il fallait en finir avec les 35 heures, avec l’ISF ? Bref, avec toute une idéologie vieillotte de gauche à ses yeux qui, comme par miracle, n’était plus à abattre hier soir ?
On compare souvent Manuel Valls à Nicolas Sarkozy. S’ils ont une impétuosité certaine en commun, ils ont aussi l’inconstance. Et cela ne m’étonnerait pas que Valls en fasse les frais à gauche comme Sarkozy il y a peu à droite.

En déduisez-vous qu’il peut perdre la primaire ?

C’est possible. Vous avez remarqué qu’hier, il a peu parlé de la primaire, affirmant d’entrée qu’il était candidat à l’élection présidentielle, en s’adressant aux Français de métropole et d’outre-mer. Valls est un homme pressé. On sentait que son adversaire, c’était déjà Fillon, le seul qu’il ait nommé. Seulement, avant, il lui faudra battre Montebourg, plus légitime aux yeux de beaucoup à gauche, puis après Macron, qui réalise ce que Valls n’a jamais osé faire : voler de ses propres ailes. L’avenir dira qui de Valls ou Macron a eu raison…