Chaque matin, Yves Thréard nous livre son analyse politique à quelques semaines de l'élection présidentielle.
2017 sera donc l’année d’un vaste coup de balai dans la politique française ?
Cette année présidentielle est celle du "sortez les sortants", du grand ménage.
On ne compte plus le nombre d’exclus du paysage politique ces derniers mois.
Sarkozy, Juppé, Duflot, Montebourg et probablement Valls dimanche prochain, en ballottage très défavorable dans la primaire PS. Tous victimes du vote des électeurs de leur propre camp dans une primaire.
À cette liste s’ajoute Hollande, obligé d’abdiquer sur l’injonction de ses proches.
Et s’ajoutera sans doute bientôt François Bayrou, sur une pente tellement glissante dans les sondages qu’elle devrait le faire renoncer, de peur du ridicule.
Pour l’anecdote, 2017 semble être l’année des noms en "on" : Fillon, Mélenchon, Hamon, Macron, sans oublier Dupont Aignan...
Est-ce la fin d’un cycle ?
Pas complètement puisque Fillon et Mélenchon, tous deux sexagénaires, sont là depuis longtemps. Et ce n’est pas, non plus, la fin d’une génération puisque Duflot, Montebourg et Valls n’ont pas encore 60 ans.
On peut voir deux explications à ce chamboule-tout.
D’abord, la prime aux convictions et à l’incarnation forte de ses idées : c’est vrai de Fillon à droite, de Hamon à gauche, de Mélenchon à la gauche de la gauche. À l’inverse, les exclus payent leurs incohérences, Sarkozy et Hollande, ou leur manque de détermination et de clarté, Juppé et Montebourg.
Seconde explication, le désir de renouvellement, de têtes nouvelles : c’est, bien sûr, le cas de Macron dont l’offre se construit, en plus, hors des partis, lesquels n’ont plus la cote.
Le dénominateur commun de tous les "survivants", c’est aussi qu’ils se prétendent tous anti système.
C’est le mot à la mode pour signifier qu’ils veulent tous rompre avec les méthodes anciennes qui échouent depuis des années. Ils vendent la rupture. Sauf qu’ils sont tous des produites du système, même Marine Le Pen. Et qu’une fois au pouvoir, ils devront en rabattre : c’est une certitude. Là-dessus, ils jouent avec le feu des promesses non tenues. Comme d’habitude...