Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.
L’itinérance du Premier ministre au Vietnam est passée plus inaperçue et a été moins longue, mais riche de symboles également.
Un pays chargé d’histoire pour la France et avec des enjeux d’avenir.
C’était il y a quelques jours avec plusieurs ministres (Agnès Buzyn pour la Santé, Gérald Darmanin pour le Budget du Développement et Mounir Mahjoubi pour la "egouvernance"), Édouard Philippe s’est rendu à Dien Bien Phu. Il y a eu un hommage aux soldats français et vietnamiens mort dans une bataille clé de la guerre d’Indochine en 1954.
Avec 10 milliards d’euros d’investissements signés, les ministres français avec Édouard Philippe ont confirmé les relations étroites entre le Vietnam et la France.
Au nom de la mémoire mais aussi parce que c’est un des centres nerveux de cette Asie où se joue le 21e siècle. Le Vietnam est un pays phare pour les objectifs 100% accord de Paris de l’Agence Française de développement, qui croise investissements et projets d’influence.
Par exemple, lorsque les étudiants de l’université de Hanoï ont planché sur un concours proposé par Rémi Rioux patron de l’AFD. Comment traduire en vietnamien la notion de résilience ? Le mot du 21e siècle pour l’adaptation obligatoire au dérèglement climatique.
Une jeune lauréate du concours a inventé une fusion des idées de résistance, de redressement et de développement. Ça traduit l’idée de résilience.
Cela donne en vietnamien phonétique : “ Kha nang Chong chiu hoi va phat trien “
Cela veut dire que les terres européennes ne sont plus celles de l’avenir ? Qu’elles sont réduites à être tournées vers le passé ?
C’est une des questions posées dans tous les conclaves de réflexion stratégiques et aussi par cette semaine d’itinérance présidentielle, on devait associer mémoire et avenir. Mais on constate le poids de l’histoire, on le voit avec la polémique Pétain.
Dimanche, une centaine de dirigeants et représentants étrangers viendront au forum de la Paix organisé par Emmanuel Macron pour un hommage au multilatéralisme, devant un président Trump qui ne croit pas en ce modèle. Alors que le monde asiatique multiplie les routes de la soie pour conquérir l’Europe et que le continent africain est en pleine explosion de croissance.
De quoi donner l’idée pourquoi pas d’une itinérance à front renversé pour l’année prochaine, cinq jours de déplacement dans les pays de l’avenir et une journée de mémoire pour la guerre 14-18.