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Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.

Les grandes manœuvres de l’après-scrutin des Européennes ont déjà commencé. Ce jeudi, Michaël Darmon nous explique ce qui se prépare à droite au lendemain du 26 mai.

Il faut gérer la descente et l’atterrissage un peu rude redouté chez Les Républicains en ce trou d’air de fin de campagne.
C’est la crainte du côté de LR où l’on admet entre deux portes que l’effet Bellamy revient en boomerang sous l’effet de l’actualité.
L’affaire Vincent Lambert et la législation anti avortement en Alabama ont mis les questions de société à la Une. Les prises de positions personnelles de François-Xavier Bellamy ont créé un malaise selon certains responsables du parti. "On est repassé du philosophe au conservateur de droite", dit l’un d’eux.

Dans la dernière ligne droite, Laurent Wauquiez a réuni les élus et les a motivés. "Cette élection prépare les municipales", a-t-il dit.
Des propos qui laissent les élus dubitatifs qui murmurent "Aux municipales justement, on ne voudra surtout pas assumer l’étiquette LR et voir Laurent Wauquiez intervenir dans une campagne locale".
Une approche résumée ainsi par une source en interne "on va avoir un président de parti assigné à résidence rue de Vaugirard".

Au lendemain des élections européennes, la question de la stratégie et de la ligne politique décidée par Laurent Wauquiez sur la droitisation assumée au sommet des Républicains va se poser.
Le contenu essentiellement identitaire de la campagne sera mis en cause. D’autant que la droite a su exceptionnellement mettre ses divisions de côté pour soutenir la liste Bellamy.
Mais les divergences devraient réapparaître assez rapidement.

Quelles sont alors les nouvelles lignes de clivage qui apparaissent ? Bellamy est-il un nouveau concurrent pour Laurent Wauquiez ?

Pas que pour lui ! Bruno Retailleau est déjà sur ce même créneau de la droite conservatrice façon Fillon. Voilà aussi que Bellamy est arrivé sur ce terrain, avec Wauquiez ça fait donc trois pour un seul fauteuil.
Bruno Retailleau a déjà la liste des invitations pour réunir des militants en juin, idem pour Laurent Wauquiez qui a compris le danger. À Bruxelles, Bellamy ne compte pas rester inerte.

Ce sont des cibles de choix pour Édouard Philippe qui a leur a trouvé un nom "La droite Trocadéro". La formule a fait mouche au point d’être adoptée par les responsables des Républicains eux-mêmes. C’est devenu le concept de la droite conservatrice réunie en 2017, place du Trocadéro.

En contrepoint, une autre approche a fait entendre sa voix lors du meeting parisien au palais des congrès de la Porte Maillot. Gérard Larcher, Valérie Pécresse et Hervé Morin plaident pour une droite assumée mais capable de rassembler au centre et non pas lorgnant sur le Rassemblement national.

Après un temps d’unité, la droite s’apprête à reprendre une activité normale, celle de la division.
Avec une nouvelle affiche dans la future bagarre, celles de la "droite Trocadéro" contre la "droite Porte Maillot".