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Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique. Jeudi, il évoque un sujet brûlant qui n'est pourtant pas dans le "grand débat national" : l'hôpital public qui est au bord de l'implosion.

Le "grand débat national" lancé par le président de la République bat son plein, il est censé apporter des réponses à la crise des "gilets jaunes". Pourtant certains sujets considérés comme des bombes à retardement sont absents de ce débat.

Les chiffres de la construction sont dans le rouge pour 2018. Selon le baromètre officiel du gouvernement, le nombre d’autorisations délivrées pour la construction a reculé de cinq entre septembre 2017 et août 2018. La baisse concerne surtout les logements collectifs dont le logement social. Résultats, en 2019 l’artisanat du bâtiment s’inquiète pour ses marges. Des alertes discrètes ont été transmises au gouvernement. Mais il faut craindre un fort ralentissement dans ce secteur très sensible pour la classe moyenne.

Autre terrain miné et au bord de l’explosion : l’hôpital public qui a eu 1,6 milliards d’euros d’économies à réaliser en 2018. Une organisation ubuesque, des conditions de travail qui se dégradent pour les personnels soignants, l’hôpital public est au bord de la crise de nerfs. De l’aveu même de la ministre de la Santé Agnès Buzyn en septembre dernier, l’hôpital public est à bout de souffle.

 

Les personnels ne savent plus comment faire pour s’encourager. Un clip en mode rap réalisé par les aides soignants du CHU de Toulouse sur leur quotidien difficile tourne sur les réseaux mais cela ne pourra remplacer une opération à cœur ouvert du secteur hospitalier. On constate pour l’instant que les "gilets jaunes" n’ont pas déclenché une convergence des colères.

 

Cela rend d’autant plus cruciales les réponses que devra apporter le président de la République. À travers toutes les cérémonies de vœux dans le monde politique, c’est la seule question qui émerge. Et certains prennent les paris. Au groupe Modem par exemple, on parie sur le fait que Macron n'aura pas d’autres choix que de remettre l’indexation des retraites sur l’inflation ou même de rétablir partiellement l'ISF sinon il ne sera pas entendu. De même pour le non cumul des mandats sur lequel les centristes veulent revenir. En tous les cas le débat est relancé.

 

On voit bien Emmanuel Macron parler du référendum d'initiative citoyenne (RIC), mais ce sont des pans entiers de politique publique sont à revoir. Pendant le débat les autres problèmes continuent d’exister. Et ce ne sont pas des marathons présidentiels dans les salles polyvalentes de France qui vont les régler.