Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.
C’est une information exclusive Europe 1 : Emmanuel Macron va s’adresser à l’ensemble de la haute Fonction Publique, une première dans la Ve République.
4.000 agents de l’État, hauts fonctionnaires, patrons d’administration et de service seront face au chef de l’État. Une réunion d’un genre inédit est programmée pour le 12 décembre.
Tout le gratin de la fonction publique sera rassemblé pour une sorte de grand séminaire de motivation avec au programme : des discours du Premier ministre et du président de la République.
Cela ne s’est jamais produit, "C’est comme si un chef d’entreprise n’avait jamais réuni ses cadres", souligne une source gouvernementale.
La feuille de route aura un principe directeur, l’administration doit être partie prenante et impliquée dans la transformation votée par la majorité.
"On ne pourra pas changer le pays si la Haute fonction publique ne suit pas", dit-on au gouvernement.
Or, selon nos informations, il existe des "foyers de résistance" (c’est la formule employée) et des freins au changement. Selon cette idée répandue dans l’administration "les élus passent, les fonctionnaires restent !". C’est pourquoi le discours du président de la république aura valeur d’avertissement et c’est une première.
Est-ce à dire que le fameux "spoil system", c’est à dire l’alignement de l’administration sur le politique annoncé par Emmanuel Macron pendant sa campagne, est en route ?
On n’en est pas encore là mais rien n’est exclu, dit-on.
Tout part du constat du chef de l’État qui est partagé par plusieurs anciens présidents "On nous dit toujours, tout va bien Mr le président ! Ne vous inquiétez pas ! Et lorsque l’on vérifie, rien n’est en place !", selon un ministre.
Si la rencontre du 12 décembre avec les hauts-fonctionnaires a été décidée il y a déjà quelques semaines au long de son déplacement dans le Nord et dans l’Est, Emmanuel Macron a entendu les élus et les habitants se plaindre des dispositifs en retard d’application.
C’est une conviction à l’Élysée, la politique c’est l’art de l’exécution. Une formule à double sens avec des têtes pourraient tomber chez les hauts-fonctionnaires si rien ne change.
