Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.
Cette semaine, le gouvernement va apporter des réponses à la colère exprimée par les "gilets jaunes", un plan mobilité dans les zones rurales et un Haut-conseil pour le climat. Est-ce que cela peut calmer le mouvement ?
En tous les cas, il faudrait que cela soit de nature à calmer une partie des députés en marche qui ont enfilé un gilet jaune virtuel durant le week-end.
Le mouvement des "gilets jaunes" accentue les différences entre l’aile gauche et l’aile plus libérale au sein des députés qui s’expriment.
Durant le week-end, les divergences entre députés des zones rurales et urbaines se sont faites sentir.
En faisant le point sur les ronds-points, les élus marcheurs ont fait remonter les doléances de cette France qui se lève tôt et qui travaille à Matignon et à l’Élysée. Cette France est parfois bloquée, le système administratif la bloque.
Les hausses de taxes exaspèrent mais ne sont pas les seuls motifs de colère.
En province, les ronds-points prenaient des airs d’états généraux à ciel ouvert.
Les remontées des députés à l’Élysée ont été souvent accompagnés de recommandations de faire un geste pour les classes moyennes sur la fiscalité.
Mais à chaque fois, la réponse de l’exécutif aux élus a été la même "On ne bougera pas sur le carburant. En revanche, on va accompagner sur les territoires la transition". Donc pas de report des hausses de taxes.
À Paris, les violences sur les Champs-Élysées se sont succédées toute la journée alors qu’en région les "gilets jaunes" étaient moins nombreux mais se sont rassemblés dans le calme.
C’est une autre forme de violence plus sourde qui s’installe ?
LIRE AUSSI - "Gilets jaunes" : sur les Champs-Élysées, les commerçants affichent un chiffre d'affaires en berne
LIRE AUSSI - "Gilets jaunes" : le jour d'après sur les Champs-Élysées...
Celle de l’étranglement économique et politique.
Dans plusieurs zones commerciales, c’est chômage technique, les commerçants ont préféré fermer le rideau. Ceux qui sont restés ouverts accusent des chutes drastiques de leur chiffre d’affaires. Il est clair qu’avec ces événements de novembre 2018, Emmanuel Macron connaît une épreuve de vérité, 18 mois après son arrivée au pouvoir.
Ces jours-ci, ses décisions seront lourdes de conséquences pour réussir à maintenir son image de réformateur et à convaincre à nouveau ces classes moyennes qui sont en partie ses électeurs et qui expriment leur propre "en même temps".
Ils sont intéressés et excédés à la fois.