Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.
Malgré les prises de paroles d’Emmanuel Macron et d’Édouard Philippe, la pression des "gilets jaunes" ne retombe pas.
Ils sont mêmes soutenus par de plus de plus de Français selon divers sondages.
Dans quel état d’esprit se trouve actuellement le chef de l’État face à ce conflit d’un genre nouveau ?
Le constat du président en petit comité est lucide. Dans l’équipe présidentielle on admet "On a fondé notre projet politique pour aider la catégorie des Français issues des classes moyennes et ce sont justement elles qui nous rentrent dedans".
Pourquoi la situation est-elle devenue si tendue ? Emmanuel Macron n’a aucun doute sur l’objectif qui est de faire la transition écologique. Le problème ce sont les politiques mises en place qui n’arrivent pas franchir la distance pour arriver jusqu’aux particuliers. Le président donne en exemple le parcours du combattant pour déclencher le chèque énergie.
En clair , Emmanuel Macron est agace par la pensée trop complexe de la technocratie. D’ailleurs, il compte lui dire sa façon de penser au cours du séminaire du 12 décembre, comme Europe 1 la révélé la semaine dernière, face aux 4.000 cadres de la fonction publique. On aura l’occasion de revenir sur ce séminaire de recadrage dans les prochains jours.
La question se pose alors que les "gilets jaunes" sont incités à participer aux concertations territoriales sur la transition écologique. Le président Macron va-t-il accéder aux revendications des "gilets jaunes" ?
Les proches du président répondent sans hésiter "On n’est pas audible pour l’instant. On est dans un moment où l’on sait que quoiqu’on dise, rien ne calmera la situation". Pour cette raison, toute annonce de mesures financières risquent de pâtir d’une surenchère.
L’Élysée veut d’abord que le processus de concertation s’engage et devienne une sorte de grande opération d’états généraux de la transition écologique. C’est l’étape "gouverner autrement avec la France d’en bas".
Pourtant, si l’on écoute les "gilets jaunes", ils préfèrent en fait la méthode Jupiter puisqu’ils veulent d’abord rencontrer la plus haute autorité du pays, le patron.
Emmanuel Macron en les recevant pourrait même provoquer un électrochoc et surprendre.
Il ne souhaite pas rencontrer les "gilets jaunes". "C’est trop tôt", selon un conseiller de l’Élysée.
Le chef de l’État pourrait les recevoir pour conclure la concertation, la prudence a remplacé l’audace des premiers temps.