Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.
Le prix Nobel d’Économie a été attribué à deux Américains, précurseurs de la croissance verte.
Ils ont mis au point des méthodes qui répondent aux défis de notre temps : conjuguer croissance durable de l’économie mondiale et le bien-être de la planète.
Des défis considérables pour les gouvernements qui ont toujours du mal à se mettre en phase avec ces urgences alors que se préparent les échéances européennes.
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Juste pour comprendre l’enjeu, deux chiffres dans le secteur aéronautique.
En 2017, il y a eu quatre milliards de passagers dans les avions sur toute la planète.
Pour 2036, on en en prévoit presque huit milliards.
Le rapport du GIEC sur l’imminence d’une catastrophe climatique est sur les bureaux de tous les chefs de gouvernements avec cette question sur un post it :
comment est-ce possible de concilier explosion du trafic aérien et mesures drastiques pour sauver la vie sur la planète ?
Après l’accord de Paris en 2016, les compagnies d’aviation se sont engagées à fabriquer des appareils moins coûteux en énergie carbone et à mettre au point des carburants propres. Mais les progrès sont lents et, face à l’urgence, il faudra bien un jour que les gouvernements affrontent ce constat. Il va arriver un temps où tout le monde ne pourra pas prendre l’avion.
Les dirigeants politiques vont devoir être créatifs. À quand des vols en autorisations alternées ?
Ce sujet est d’autant plus crucial que les gouvernements populistes qui augmentent ne sont pas vraiment sur ces longueurs d’ondes.
Ce sont souvent des climato-sceptiques. Or, le climat est un enjeu global alors que souvent ces gouvernements protectionnistes prennent des distances avec les négociations internationales.
Donald Trump pense faire le beau temps après le repli mais cela ne résiste pas à ce fait tout simple, les émissions de CO2 ne connaissent pas les frontières.
Aucune politique nationale environnementale ne peut se mener dans un cadre uniquement national.
C’est le sens du projet sur lequel travaille Laurence Tubiana, ambassadrice de la COP 21. Elle réfléchit à une initiative pour mobiliser les opinons européennes en marge de la campagne électorale de 2019. L’objectif est de faire émerger un vote des électeurs européens en faveur de l’environnement, le nouveau clivage.
On peut ajouter aussi une proposition pour un gouvernement en quête de profils ministériels performants. Faire un gouvernement de "Nobel" entre les lauréats de l’Économie, des Sciences, de la Littérature et de la Paix, des solutions seraient peut-être trouvées plus facilement.