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Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.

 Bonjour Michaël, la lettre aux Français est publiée et le grand débat commence aujourd’hui. Un coup d’envoi donné par le président de la République. Au sein de l’exécutif et autour d'Emmanuel Macron on retient son souffle.

"La lettre est partie, il faut maintenant qu’elle arrive". Cette réflexion de Jean Marc Borello, patron de l'économie solidaire et ami du chef de l’Etat en dit long : au sein de l’exécutif on considère qu'avec ce grand débat national Emmanuel Macron tente un coup de poker. Car du grand débat au grand déballage, il n’y a qu'un pas qui peut enflammer ou apaiser le pays. Dans les couloirs du gouvernement certains se sont étonnés que la question de l’immigration a été posée en termes de choix sur les quotas.

 

Mais que n'aurait-on dit si le président n’en n’avait pas parlé ? Hier, les premiers mots des vœux  de la ministre du Travail ont été consacré à la crise démocratique qui menace la France.  La capacité à réformer devient un défi dans ce contexte. Pour cette raison, la ministre souhaite que le plus grand nombre participe au débat afin dit-elle qu’il ne se fasse pas noyauter par les extrêmes.

 

Et justement ce sont deux ministres qui sont chargés de mettre en œuvre ce grand débat national qui est une opération inédite.

Emmanuelle Wargon, secrétaire d’état à la transition écologique, sera chargée du lien avec la société civile. Elle est une experte des questions sociales, ancienne directrice de cabinet auprès de Martin Hirsh pendant le mandat de Sarkozy, elle a construit le RSA. Quant à Sébastien Lecornu, il est parmi les ministres que Macron apprécié pour ses capacités de mécano politique. C’est d’ailleurs sur ses terres, dans l'Eure, qu'Emmanuel Macron démarre sa tournée des maires.

 

Ces deux membres du gouvernement se retrouvent chargés de mener à bien ce qui est un véritable tournant pour le président. Selon un spécialiste des crises politiques : Emmanuel Macron avait gouverné selon son offre, le projet Jupiter. Aujourd’hui le voilà obligé de s’adapter à la demande, celle des Français en colère. 

Avec ce débat Emmanuel Macron place les Français face à leurs responsabilités : dites-moi quels impôts baisser dits moi quels services publics supprimer. Sa lettre de questions à l’air de ressembler aux consultations dont le président est coutumier avant de prendre une décision. Bref, pour le président ce sera le respect de la lettre ou le néant. Et s’il fallait donner un titre à ce grand débat on pourrait s’inspirer d’une de ses formules fétiches par sms : "Alors, comment vous voyez les choses ?"