2:24
  • Copié

Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique. Mercredi, il explique comment Christian Jacob se prépare à présider Les Républicains.

Les Républicains essayent de tourner la page de l’ère Wauquiez et le favori pour le remplacer est Christian Jacob, l’actuel président des députés Les Républicains à l'Assemblée nationale.

Christian Jacob est un vieil habitué des tempêtes de la droite. Il les a toutes vécues ou presque : depuis la déchirure entre chiraquiens et balladuriens à  la guerre Sarko-Chirac en passant par celle entre François Fillon et Jean-François Copé avec un groupe de députés dissident, jusqu'à l'affaire Fillon et l'explosion de la droite. Jacob en est convaincu : à droite l’union est un combat permanent.

 

Mais cette fois c’est du sérieux et il va falloir que Les Républicains apprennent la modestie dit-il. Ce n'est pas comme si on était deuxième ou troisième. Cette fois, il faut être capable de reconnaître nos erreurs, confie Jacob. Son défi sera de reconstruire un corpus de droite mais qui tienne compte des évolutions de la société. Le texte de la PMA pour toutes sera un test. 

 

Son premier réflexe est de dénoncer et d’accuser Macron a une approche uniquement politicienne sur un sujet dont il n’a que faire en réalité, affirme Jacob. Mais dans le même temps, il doit ménager une partie de l’électorat de droite qui a beaucoup évolué sur la question. Désormais Christian Jacob met en avant son passage au ministère de la Famille même si à cette époque les politiques menées étaient assez loin des nouvelles préoccupations d'aujourd’hui sur la filiation et le genre. Mais Jacob doit montrer désormais que son parti ne parlera pas que des sujets d’immigration et d’identité et élargira aux questions qui touchent les Français dans leur vie quotidienne.

 

Autre terrain miné celui des municipales et des possibilités d’accords locaux avec le RN. Dernier représentant de cette droite chiraco-sarkozyste qui a toujours refusé les accords et les alliances avec le Front national devenu Rassemblement national, Jacob est persuadé qu’il ne sera jamais confronté à cette situation. Depuis des années, il se persuade que la droite républicaine reste solide et que les digues ne sont pas prêtes de céder sauf pour, dit-il, deux ou trois frustrés du suffrage universel.

 

Les offensives du parti de Marine le Pen n'impressionnent pas Christian Jacob qui s’apprête à faire une tournée dans le pays à la rencontre des militants avant de laisser la place, pour l’été, à Nicolas Sarkozy qui s’apprête à faire le tour des plages avec son nouveau livre.

 

Christian Jacob est également persuadé qu’il faut aussi tourner cette page et décerne à l’ancien président sa place de statue du commandeur. Il a d’ailleurs trouvé son propre rythme dans ses relations avec l'ancien président. La dernière fois  qu'il a déjeuné avec lui, c’était il y a deux ans.