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Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.

Tandis que les maires de droite appellent à soutenir Emmanuel Macron, le président de la République se rend demain au centenaire de l’OIT (l’Organisation internationale du Travail), avec des enjeux qui nous concerne au premier chef.

Comment allons nous travailler demain ? Quel avenir pour le salariat ? Comment l’intelligence artificielle va-t-elle modifier les marches du travail ?
Tels seront les thèmes abordés lors de la quinzaine de l’OIT qui fête ses 108 ans. Vénérable institution qui a aujourd’hui pour mission de porter la dimension sociale de la mondialisation.

Une quarantaine de chefs d’État et de gouvernement vont défiler à la tribune, une sorte de Nation-Unies du social.
Tous les leaders syndicaux du monde entier seront présents. L’occasion de décider de l’agenda au niveau planétaire et de rééquilibrer les directives des grands organismes économiques tel l’OCDE, plutôt pro business.

Le grand sujet sera celui des harcèlements multiformes au travail, une des conséquences directes de l’uberisation de l’activité économique, selon les experts du travail.
Le monde syndical veut également globaliser son action, étant donné la fin du modèle industriel et les revendications syndicales qui en découlaient.

Dans ce contexte, quelles seront les grandes lignes du discours présidentiel ?

Pour tous les présidents, c’est sans doute leur discours le plus à gauche de l’année. En 2009, en pleine crise financière, avait même pointé un système financier devenu fou.
Emmanuel Macron, lui, parlera de la lutte des inégalités dans le monde et s’inscrira dans la ligne des travaux de l’OIT.

Ce qui retient l’attention, c’est surtout la manière dont cette intervention a été préparée. Elle a été entièrement prise en main par la cellule sociale de l’Élysée.
Au ministère du Travail et au quai d’Orsay, on l’a bien compris, tous les partenaires sociaux ont été reçus ou consultés au niveau élyséen.
Les leaders syndicaux français suivront donc avec attention mardi un discours présidentiel qu ils auront contribué à inspirer.
Cette méthode est surtout un marqueur supplémentaire qui montre le virage à 180 degrés d’Emmanuel Macron à propos des corps intermédiaires.
Pour l’acte 2 du quinquennat, élus locaux et syndicats sont appelés à revenir dans le jeu.
Pour les 100 ans de l’organisation internationale du Travail, Emmanuel Macron admet que le monde n’est ni ancien ni nouveau mais qu’il se transforme sans cesse.