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SAISON 2016 - 2017

L'opinion ne supporte de voir les mêmes affaires sortir. L'addition est présentée dans un mois.

L'affaire Bruno Le Roux. Le ministre de l'Intérieur qui a sauté en quelques heures après les révélations du Quotidien sur les embauches de ses filles. Voilà qui une présidentielle polluée depuis le départ par le scandale.

Et oui la malédiction de l'emploi fictif a encore frappé. Cette fois, ce n'est pas un candidat qui est mis en cause. Mais c'est tout de même le ministre de l'Intérieur, Bruno Le Roux, proche du président François Hollande. Contraint à la démission à trente jours du premier tour. Le moins qu'on puisse dire, c'est que ça fait désordre. D'autant que ce dossier, il a des airs de famille avec le dossier Fillon.

Bruno Leroux a lui aussi salarié des membres de sa famille, ses deux filles, y compris quand elles étaient lycéennes. Pour un travail dont la réalité reste à établir. On a le sentiment que l'histoire se répète Et que cette campagne restera hélas marquée du sceau des affaires. Jusqu'au bout.

Si on raisonne un peu cyniquement David, Est ce que ça peut paradoxalement servir François Fillon cette affaire? Dans le sens où ses amis peuvent expliquer que finalement, tout le monde fait ça?

C'est ce qu'on cru dans un premier temps les proches du candidat de la droite. Lui qui hurle au complot médiatique et judiciaire, qui hurle à l'assassinat politique depuis des semaines. Les fillonistes ont posé la question: la justice allait-elle faire son travail en enquêtant sur un socialiste?  On a vu ce qui s'est passé. Le parquet financier a ouvert une enquête préliminaire dans les 24 heures. Comme pour François Fillon. En résumé, la justice fait son travail pour tout le monde.

La thèse d'un traitement particulier qui serait réservé à l'ancien premier ministre ne tient plus.

Et puis surtout, Bruno Le Roux, lui, il a démissionné dans les 24 heures. Pas comme François Fillon, qui reste encore et toujours candidat. Malgré les nouvelles révélations qui s'abattent sur lui chaque jour et qui aggravent le soupçon.

 A qui profite le crime? Dans cette élection, on voit mal si les scandales et les enquêtes judiciaires favorisent tel ou tel candidat

L'affaire Le Roux, cette affaire de plus, cette affaire de trop, n'est une bonne opération pour personne. Ni pour Fillon, ni pour les socialistes, le gouvernement et le président bien sûr. Et surtout pas pour les électrices et les électeurs. L'opinion tolère de moins en moins la répétition des mêmes enquêtes, sur les mêmes faits.  En l'occurrence l'usage pour le moins léger qui est fait de l'argent public. Il faut évidemment travailler d'urgence à une véritable transparence. Et notamment à assainir les pratiques en matière d'emploi et de rémunération des assistants parlementaires. De tels abus sont aujourd'hui insupportables pour l'opinion. Et dans un mois, les citoyens vont sans doute les faire payer cher à nos responsables politiques. Et leur présenter l'addition.

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