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Face à la demande mondiale qui a explosé, on cultive le quinoa de façon intensive avec des produits chimiques dessus.

Le quinoa est l’aliment sain par excellence, il a été popularisé par la mondialisation. Il plonge cependant les vegans et les écolo dans un abîme de perplexité. Quel quinoa faudra-t-il manger demain ?

Il y a plus de 7.000 ans déjà, les incas cultivaient cette petite bille sur les rives du lac Titicaca en Bolivie et au Pérou. À près de 4.000 mètres d’altitude, le quinoa n’a pas d’ennemis donc pas de pesticides. C’est donc une graine naturellement bio dont les communautés végétariennes des États-Unis raffolent dans les années 70, en plein âge d’or des hippies. Quand il débarque 20 ans plus tard en France, il fait fureur chez les bobos-écolos.

Pourquoi un tel engouement ?

Certes, il ne laisse pas un souvenir impérissable au palais mais il est paré de toutes les vertus. Sans gluten, bourré de protéines et produits par de petits de paysans andins, c’est l’aliment idéal des citoyens en quête de sens dans leur assiette. Il fait fureur sur toutes les tables dans l’air du temps.

Mais en 2013 , l’ONU déclare l’année internationale du quinoa et ça va bouleverser son destin.

Sa consommation explose (+ 260%) et son prix flambe puisqu’il est multiplié par quatre.
Conséquences : il faut agrandir les parcelles, doper les rendements avec des engrais et surtout, les champs de quinoa quittent les rives du lac pour les plaines plus basses où il fait connaissance avec les ravageurs donc avec les pesticides.

C’est le monde à l’envers ! Les adeptes du quinoa sont-ils tourneboulés ?

Il y a de quoi ! Leur super-aliment est dévoyé. Le quinoa d’Amérique du sud était naturel avant l’heure et maintenant une partie de sa production est remplie de produits chimiques en pleine vague bio. Bravo ! La petite graine laisse derrière elle une sacrée empreinte carbone (7.000 kilomètres) avant de se transformer en salade détox. Quelle horreur ! Alors pourquoi ne pas se tourner vers le quinoa français et manger locavore ? Quitte, tant pis, à laisser tomber les petits producteurs andins et le commerce équitable qui assurait leur survie.
Quelle prise de tête le quinoa, c‘est à vous couper l’appétit. Jean-Pierre Montanay comprend mieux maintenant pourquoi ça fait mincir.