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Ce vendredi, Jean-Pierre Montanay se penche sur une certaine idée de la beauté qui est en passe de s'imposer : celle des stars. Boostée par les réseaux sociaux comme Instagram, de plus en plus de jeunes filles et de jeunes hommes veulent ressembler à leurs idoles. Si la France résiste pour l'instant, les digues pourraient bien cédées.

Les réseaux sociaux ont transformé les canons de la beauté, demain à quoi ressemblera la chirurgie esthétique ?

Le look sage et lisse de bimbo avec le petit nez mutin ne fait plus rêver les midinettes obsédées par leur apparence devant leur beau miroir, balayé par le nouveau canon : la beauté androgyne. Visage taillé au bistouri, traits plus durs, pommettes hautes, peau lisse, nez fin et droit et, ultime provocation,  une bouche gonflée et pulpeuse. Profil mi-homme/mi-femme, croisement de l’Occident et de l’Orient.

Les plus fins connaisseurs auront reconnu l’une des grandes inspiratrices de cette mode : Kim Kardashian, popotin XXL, aux injections répétées et assumées, mais surtout aux 160 millions d’abonnés sur Instagram.

Quelle image veut renvoyer la femme avec ce nouveau look ?

Une super woman ! Femme forte, énergique, dynamique qui peut s’imposer dans ce monde de brutes, encore très testostéroné…Le mouvement #Metoo est passé par là. Bref, une femme de pouvoir, avec en plus une esthétique de bonne santé. La femme idéale est sportive,  mince sans être trop maigre, et pour atteindre ce Graal, la cosmétique ne suffit pas. Il faut passer sur le billard pour assumer une transformation irréversible  et un désir : ressembler aux autres, à ces starlettes qui dictent la beauté sur les réseaux sociaux.

Il y a-t-il un risque demain de voir toutes les jeunes filles se ressembler ?

Des ados qui désignent leurs modèles au chirurgien pour obtenir demain la même bouche ou le même nez que des stars  d’Instagram comme Bella Haidid, ou Emily Ratajkowski,  ça existe en France. Même les jeunes hommes tombent dans le panneau : ils rêvent de mâchoires viriles,  de regards séducteurs. La beauté se décline sur catalogue. Un business providentiel pour tous ces médecins esthétiques et ces labos qui planchent sur des produits injectables pour sculpter les visages.

La France résiste encore avec des liftings soft mais pour combien de temps ? Aux États-Unis,  ou en Amérique du Sud, les digues ont cédés devant la dictature de l’apparence,  on opère et on charcute à tout va, on n’est pas à l’abri de voir demain des générations de jeunes filles transformées en bataillons de clones ! Ça fout les jetons !