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Une montagne de déchets va submerger la planète selon la Banque Mondiale avec une augmentation de 70% pour atteindre 3,4 milliards de tonnes en 2050. Le pari du zéro déchet s'annonce comme le casse-tête du siècle.

La propreté est l’un des principaux enjeux des municipales. Demain il y aura toujours plus de déchets. Une ville sans poubelles est-ce réellement possible ?

Il suffit d’aller à Tokyo pour s’en persuader. Pas de papiers gras, encore moins de vieux matelas sur la chaussée. Rien et à l’horizon, aucune poubelle municipale. C’est une galère pour le touriste qui ne sait pas quoi faire de sa canette, si ce n’est  la garder avec soi. Les habitants eux trient leurs déchets dans de grands sacs transparents ce qui permet d’identifier les tricheurs. Anne Hidalgo a visité plusieurs fois Tokyo pour copier le modèle mais, dans les rues  de Paris, ça ne se voit pas vraiment. En revanche, ça a donné des idées à Saint Hilaire de Riez en Vendée. Dès 2018, elle a fait le pari du zéro poubelle municipale dans les rues et ça marche. Tout le monde ou presque a  pris l’habitude de ramener ses déchets à la maison. Les camions poubelles passent seulement tous les 15 jours, ce qui oblige à bien faire le tri, à faire soi-même son compost et surtout à réduire ses déchets.

Mais avec l’augmentation constante des déchets, comment parvenir au zéro déchet ?

C’est le casse-tête du siècle. Une montagne de déchets va submerger la planète selon la Banque Mondiale avec une augmentation de 70%  pour atteindre 3,4 milliards de tonnes en 2050. Avec l’essor démographique et l’urbanisation galopante, le défi des déchets, en Afrique notamment, est  une bombe à retardement. Le zéro déchet, San Francisco s’était promis de l’atteindre en 2020 avec trois poubelles par ménage, baptisées "les fantastics" pour tout recycler ou presque (80% des déchets). Mais, face au tsunami du plastique et ses tonnes de déchets, la ville  à dû revoir ses ambitions et se fixer un nouvel objectif pour 2030.

Tout recycler n’est donc pas la formule miracle ?

En fait,  le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas. C’est ce qu’a bien compris la ville de Thann Cernay, 31.000 habitants en Alsace. Depuis 2006,  les déchets ménagers sont passés de 232 kilos à 94 kilos par an et par personne aujourd’hui, soit une baisse de 60%. L’objectif est de descendre jusqu’à 50 kilos. Comment ?  En  incitant les habitants à ne pas jeter systématiquement, en redonnant une seconde vie aux objets, en boycottant le jetable, en recyclant aussi. Avec l’instauration d’une collecte sélective en porte à porte des restes de repas qui sont donc  transformé en compost.  Enfin en tapant au portefeuille puisque le ramassage des ordures ménagères a un coût et le tarif augmente en fonction de la quantité d’ordures. Plus la poubelle est petite, moins c’est cher. Voilà c’est tout bête pour arriver au zéro poubelle.