Le dernier cow-boy de Jane Kramer : un agriculteur un peu particulier

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Chaque soir, Nicolas Carreau nous emmène à la découverte des plus belles nouveautés littéraires.

 

Le dernier cow-boy de Jane Kramer aux éditions du Sous-Sol

Salon de l’agriculture oblige, un livre qui parle d’un agriculteur mais d’un genre un peu particulier.

Henry Blanton est un cow-boy ! C’est la journaliste Jane Kramer qui nous raconte sa vie dans son livre Le dernier cow-boy, aux éditions du Sous-Sol qui est une histoire vraie.

Pourquoi "le dernier" cow-boy ?

Parce que nous sommes en 1977. Les cow-boys ont perdu de leur aura. On est loin du vieux far west où ces gardiens de vaches étaient aussi les héros de l’expansion des Etats-Unis, les symboles d’une époque. Henry a la quarantaine. Il est à la tête d’un ranch au Texas. Mais il n’est pas heureux. Il vit dans la vieille idée du cow-boy, celle des films et de son imaginaire, le cow-boy fier, héroïque, au sang-froid infaillible, sûr de lui et solitaire. Il tente de vivre selon les codes du cow-boy. Il a le chapeau, les bottes, le lasso, toute la panoplie.

Il est né trop tard ?

Exactement. Les temps ont changé. Le Texas est envahi par les grandes exploitations ou des milliers de vaches sont serrées les unes aux autres pour optimiser le rendement. Le cow-boy n’est pas inutile, mais on a moins besoin de lui pour emmener les vaches d’un endroit à un autre. C’est une relique du passé, un gadget folklorique, il est déconsidéré. Mais Henry est un peu particulier quand même. Il est porté sur la bouteille et n’est pas le dernier à participer aux bagarres, voire à les déclencher. Jane Kramer nous fait vivre son quotidien, avec ses problèmes, ses difficultés avec sa femme, Betsy, et ses filles. C’est un portrait d’une société qui change. Les cow-boys en sont un peu les laissés pour compte, ils passent leur temps à ressasser leur passé glorieux. Mais à cause peut-être de cette mise à l’écart, de cette précarisation de leur métier d’agriculteur, ils finissent par s’éloigner eux-mêmes de leurs modèles et par oublier qu’ils sont. C’est assez poignant, juste et très bien écrit.

Le dernier cow-boy donc, de Jane Kramer aux éditions du Sous-Sol.