Hollande y croit toujours malgré l'avalanche de sondages négatifs : les experts d'Europe 1 vous informent

Antonin André 18.04.2016 1280x640 6:52
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SAISON 2015 - 2016

Antonin André, Axel de Tarlé et Anne Le Gall font le point sur l'actualité du jour.

Antonin André, expert politique

Une avalanche de sondages s’abat sur François Hollande, une impopularité record pour un président en exercice à un an de la fin de son mandat. Certains de ses proches s’en inquiètent mais le président doute-t-il ?
 
"Je suis mon chemin, j’irai jusqu’au bout et personne ne m’arrêtera" voilà ce que François Hollande a confié à un ami ces jours-ci. Vendredi matin, réunion de cabinet à l’Élysée, voici la ligne du président et de ses proches : "il faut tout donner, sillonner le pays et ne pas se laisser distraire par les critiques". François Hollande va se battre, le président veut plus de déplacements sur le terrain et plus d’interventions médias. Jeudi, il ira à Châteauroux et donnera une interview à l’Echo Républicain, un titre du groupe Centre presse, qui sera reprise dans La Montagne, Le journal du centre et L’Yonne Républicaine. Le terrain et la presse quotidienne régionale, c'est un retour aux fondamentaux.
 
Parler, parler, parler... Mais pour dire quoi ? qu’a-t-il à dire ?
 
"Ça va mieux" Le message présidentiel aux Français, c’est vous avez fait des efforts, ça va mieux on continue. Il va le marteler et va revenir à la télévision pour le redire, pour selon un de ses conseillers : "ne pas laisser le commentaire de la haine s’installer qui consiste toujours à noircir la réalité et à nous interdire de dire que oui la situation du pays s’est améliorée". L’obstination disait Charlie Chaplin est le chemin de la réussite, François Hollande applique cet adage à la lettre.
 
Sérieusement le Président y croit encore ? Il peut être à nouveau candidat ?
 
Il est le maître du temps et se décidera en décembre. Tous ceux qui trépignent pour prendre sa place devront patienter, s’épuiser.
Y croit-il ? Oui ! Dans les couloirs de l’Élysée la semaine dernière, on pouvait entendre : "Hollande c’est Aimé Jacquet en 1998. Toute la presse est contre lui et le sous-estime, mais il va gagner".

 

Axel de Tarlé, expert économie

La conséquence des taux négatifs, c'est que des "particuliers-emprunteurs" sont désormais payés. Concrètement, ils reçoivent de l'argent, à cause ou "grâce à" leur emprunt.
Ça parait fou.

Imaginez votre relevé bancaire, 32 euros d'intérêt à payer, vous créditez donc votre compte de 32 euros parce que vous avez un emprunt !
Vous devez rembourser une somme habituelle que l'on appellera K. D’habitude, on rembourse donc K + intérêts mais là, les intérêts ne sont pas à zéro, mieux : on vous donne de l'argent !

Quelles sont les banques qui pratiquent ainsi des intérêts négatifs pour les particuliers ?

En France, ou tout le monde emprunte à taux fixe d'environ 2 %. Au Danemark ou en Belgique, la tradition veut que l'on emprunte à taux variable qui varie en fonction du taux de la Banque centrale qui, en ce moment, est négatif.
En Belgique, des clients d'ING, BNP Paribas ou Fortis reçoivent donc de l'argent parce qu'ils ont un emprunt.
C'est totalement fou. D'ailleurs, dans les nouveaux contrats, la banque précise désormais qu'elles refusent de payer des intérêts négatifs
Les Belges gardent précieusement leurs relevés bancaires car ils ont conscience que c'est totalement contre-intuitif : On vous prête de l'argent,on vous rend service et au lieu de vous facturer, on vous donne le beurre et l'argent du beurre.

N'y a-t-il pas des effets pervers avec ces taux négatifs ?

Si, d'abord, les gens qui empruntent en profitent pour acheter dans l'immobilier grâce à la bulle immobilière. En Allemagne, la bulle immobilière, il n'y en avait pas.
Autre effet pervers que l'on peut appeler le revers de la médaille, c'est qu'emprunter ne coute rien avec un taux zéro mais l'argent ne rapporte rien non plus. C'est donc une tuile pour les épargnants car le Livret A ne rapporte plus rien.
Les Banques font également travailler l'argent à perte.

Les grands gagnants sont donc ceux qui s'endettent comme les particuliers ou l’État qui s'endette gratuitement.

 

Anne Le Gall, experte innovation

Au menu du jour, une nouvelle discipline qui va faire son apparition aux JO de Rio l'été prochain. Ce qui est un peu particulier ici, c'est que l'équipement du sportif se compose d'une chaise et d'un ordinateur.

Aux Jeux Olympiques de Rio, le public ne vibrera pas seulement pour l'athlétisme, le judo ou la natation. On attend aussi des milliers de spectateurs pour assister aux premières Olympiades de sport électronique, autrement dit de jeux vidéo.

Ça va ressembler à quoi ?

Vous aurez donc une grande scène avec deux équipes assises devant des ordinateurs, elles s'affronteront virtuellement sur un écran géant à coup de clic et de déplacement de souris.
Ces premières olympiades de sport électronique se font avec le parrainage officiel du CIO. Les épreuves seront dotées de médailles et devraient durer deux jours.
La liste des jeux vidéo concernés devrait être arrêtée d’ici fin mai et quatre équipes sont inscrites : les États-Unis, le Brésil, la Grande-Bretagne et le Canada.

C'est vrai que c'est étonnant d'appeler ça du "sport" mais ces compétitions de jeux vidéo, se déroulent dans une ambiance proche d'un match de foot classique.

Exactement, le public est déjà là. Quatre millions de spectateurs en France et plus de 100 millions au total dans le monde.
Les compétitions de jeux vidéo connaissent un essor depuis trois ans et reprennent pas mal de codes des grandes compétitions de basket aux États-Unis : les équipes ont leur maillot, leur sponsors, les match se déroulent en musique avec des pompom girls et des commentateurs sportifs.

Mais le jeu vidéo est-il vraiment un sport ?

Ce qui est sûr c’est que les professionnels s'entraînent tous les jours, ils ont des stratégies d'équipe, des coachs et une dextérité physique certaine. Certains joueur effectuent 300 clics de souris à la minute ce qui demande de l'entrainement.
Comme pour les autres athlètes, le très officiel Comité international du sport électronique sera chargé d'établir des règles anti dopage.