La Russie n’a toujours pas écarté les fantômes du dopage. La preuve avec cette histoire étonnante lors d’un championnat régional d’athlétisme.
Le monde dans votre radio, ce sont les chroniques du monde tous les soirs, à 18h50 sur Europe 1, avec Sophie Larmoyer. Direction Israël, ce soir où tous les moyens ont été déployés pour retrouver un pèlerin anglais, perdu de vue dans le désert du Néguev.
Oliver McAfee a 29 ans et il s’est volatilisé, effectivement, dans le sud d’Israël. Et plusieurs dizaines de volontaires le recherchent, aidés de drones et de chiens. La dernière fois qu’il a été vu, par un touriste américain, c’était le 21 novembre, près de la ville de Mitzpe Ramon. Il était sur son vélo, sur le sentier national, une grande piste de randonnée qui traverse le pays. Mais ça fait seulement 2 semaines que McAfee est recherché puisque ses proches ont donné l’alerte à Noël. Ils n’avaient plus de nouvelle alors que le jeune homme avait prévu de rentrer pour le 1er décembre.
Les enquêteurs ne pensent pas qu’il se soit simplement perdu. Qu’est ce qui leur fait dire ça ?
Presque toutes ses affaires ont été retrouvées par des randonneurs : portefeuille, clefs, tablette. Et même son vélo, ses chaussures de rando, son sac et son appareil photo. Pas de passeport en revanche, ni son téléphone ou son sac de couchage. Mais surtout, les enquêteurs ont tout récemment trouvé des indices qui laissent penser qu’il a délibérément choisi de disparaitre dans le désert, dans une démarche mystique : les volontaires ont retrouvé des pages de bible arrachées et disposées en cercle, retenues par des pierres. Sur une crête rocailleuse, des traces montrent qu’un petit autel a été dressé, avec des pierres posées en rond autour d’un espace de terre nettoyé. Il y avait des notes manuscrites aussi, évoquant notamment le jeûne de Jésus au désert.
Ça porte un nom là-bas : ça s’appelle le syndrome de Jérusalem…
Exactement, le syndrome de Jérusalem c’est une affection psychiatrique qui touche parfois des pèlerins qui viennent dans la Ville sainte, une sorte de délire qui les saisit : ils pensent être le Messie, se prennent pour Saint Jean, St Paul ou pour la vierge Marie. Ça arrivait souvent par le passé, une cinquantaine de cas par an, au point qu’un hôpital psychiatrique de Jérusalem s’était transformé en centre de traitement pour ces touristes. Il y a eu un pic de « vocations » autour de l’an 2000 mais aujourd’hui, seulement quelques cas par an semble-t-il.
Oliver McAfee, cela dit, avait le profil parfait : fragilisé par une dépression qui l’avait poussé à quitter son job de jardinier en avril dernier, il avait décidé, selon ses proches, de sillonner l’Europe à vélo pour « se retrouver lui-même et rencontrer Dieu ». Les enquêteurs israéliens pensent qu’il a peut-être voulu aller au désert 40 jours et 40 nuits, comme Jésus. Le grand spécialiste du syndrome de Jérusalem s’appelle le docteur Bar-El, ce qui en hébreu signifie « fils de Dieu ». Lui en tout cas, était prédestiné.
On va prendre maintenant le chemin de la Thaïlande, où la police vient de réaliser une série de descentes dans les bordels de Bangkok. Bonsoir Carol Isoux ! En soit, ce n’est pas une révolution, ce qui est très nouveau en revanche, c’est que les enquêteurs en ont profité pour publier ce qu’on appelle sur place "la Liste". C’est-à-dire ?
Alors, cette fameuse Liste, dans les établissements de prostitution en Thaïlande, c’est tout simplement les noms des policiers qui peuvent venir quand ils le souhaitent profiter gratuitement des services du salon. En l’occurrence, une vingtaine d'officiers des services des mœurs, de l‘immigration et du trafic d’êtres humains figuraient sur le document. La pratique est quasi-systématique, et pour cause : officiellement la prostitution est interdite, donc pour se maintenir les patrons de ces salons ont besoin de protection. Même si tout le monde est au courant, c’est la première fois qu’on évoque ainsi publiquement l’implication de la police dans le monde de la prostitution. Le réseau démantelé comptait 113 femmes dont une trentaine de mineurs, certaines âgées de moins de 15 ans, la majorité en provenance des pays frontaliers comme le Laos ou le Cambodge.
Ça s’inscrit dans le contexte de la grande campagne anti-corruption en Asie ?
Oui, ça a commencé en Chine, dès 2012 avec la campagne du président Xi Jingping, qui a fait trembler les fonctionnaires chinois “des tigres aux mouches” selon son expression. Plus récemment au Vietnam où, grande première, la semaine dernière, des responsables du Parti Communiste sont passés en jugement pour abus de biens sociaux, et ici aussi en Thaïlande, les affaires semblent se multiplier récemment. Attention quand même, ces campagnes sont parfois de bons prétextes pour remplacer des membres gênants de l’administration par des fidèles du pouvoir en place.
Ce qu’on appelle des purges…Carol Isoux à Bangkok, merci !
En bref. Il semblerait que les contrôles anti-dopage peuvent avoir des effets immédiats !
En Russie, en tout cas. Ce week-end avait lieu un championnat régional d’athlétisme en Sibérie, à Irkoutsk. Les contrôleurs de l’agence russe anti-dopage sont arrivés, pour des contrôles, normal ! Bing : au même moment, 36 athlètes sont tombés malades ou ont choisi de ne pas prendre le départ. C’est bête. La commission de discipline de la Fédération russe d’athlétisme a lancé une enquête interne. C’est vrai que ça ne fait toujours pas sérieux, alors que la Russie est engluée dans des scandales de dopages, le dernier en date étant sa suspension des JO qui commencent le mois prochain en Corée.