Le journal de l'éco, Eric Le Boucher 02.02.2016 1280x640 3:02
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Le gouvernement ouvre la porte à une dégressivité des prestations du chômage à quelques jours du début des négociations entre syndicats et patronat sur le déficit de l’Unédic.

La Bourse démarre la semaine en baisse

-0,80% à 4381 points. Paris recule après la nouvelle contraction de l’activité manufacturière en Chine et aux États-Unis. Les craintes sur la croissance font repartir les cours du pétrole à la baisse.

Le chiffre du jour

Le recours aux nounous baisse de 3 à 4% l’an selon la Caisse nationale d’allocations familiales alors qu’il augmentait de 8% l’année précédente. C’est baisse fait suite aux coupes des avantages fiscaux sur l’emploi a domicile décidées par le gouvernement socialiste.

Le rachat du jour

L’Italien Lavazza s’apprête à boucler le rachat de la marque de café Carte Noire dans les prochaines semaines. Le montant de la transaction s'élève à 750 millions d’euros selon Reuters.
Lavazza va devenir numéro un du café en France.

Le fait du jour : le feu vert du gouvernement pour une dégressivité des  prestations chômage. Un tabou pour les syndicats et la gauche  la gauche

La ministre du Travail, Myriam El Khomri, l’ a indiqué dimanche et Michel sapin l’a confirmé : oui, le gouvernement ouvre la porte à une dégressivité à quelques jours du début des négociations entre syndicats et patronat sur le déficit de l’Unédic. En échange, le gouvernement promet une amélioration de la formation des chômeurs.
Ces propos sont conformes à ceux tenus par François Hollande qui indiquait que  la durée d’indemnisation est la plus longue d’Europe alors que la durée de formation est la plus courte.
Il faut se souvenir qu'en 1992 et 2001 : le montant de l'indemnité était réduit de 25 % au bout de six mois, et de 50 % après un an.
On pourrait donc revenir dans cette direction tout en excluant les salaires les plus modestes qui resteraient indemnisés pendant deux ans

Est-ce que cela aurait un effet sur le chômage ?

C’est ce que croient beaucoup, notamment à droite où l’on fustige les abus, ces profiteurs qui vivent des indemnités mais ne cherchent pas du travail ou ces autres qui travaillent une durée minimum et qui alternent travail et chômage à leur convenance mais au frais des autres cotisants.
Est-ce vrai ? sans aucun doute . En France, les incitations à reprendre du travail sont trop faibles. Mais il ne faut pas se leurrer, diminuer les allocations chômage fera faire des économies à l’Unedic, ça c’est sûr, mais ne fera pas baisser le chômage parce que la France ne crée pas assez d’emplois. C’est là le hic.
C’est d’ailleurs l’argument utilisé par le gouvernement en 2014 pour refuser qu’on réduise, alors, les prestations.
En 2016 la croissance sera de 1,5% sera ce suffisant ? Le gouvernement change son fusil d’épaule pour des raisons d’économies, pour inciter au retour à l’emploi. C’est politiquement explosif et économiquement incertains.
Ce genre de réforme est plus légitime quand il y a des reprises de la croissance et du marché du travail.